Veillée de Noël avec les jeunes de la fermette de Saint Christoly de Blaye

Cette année, nous avons eu la chance d’avoir la messe de la nuit de Noël tout près de chez nous, à St SAVIN, paroisse qui est voisine à la nôtre.

Une catéchiste nous a lancé l’appel pour faire participer les enfants de la catéchèse. Nous avons saisi cette chance et proposé aussi aux enfants de la Fermette Marillac.

Ce fut une grande joie de préparer 3 jeunes de la maison à être « acteur » au cours du conte qui sera présenté et mimé à la veillée avant la messe de la nuit de Noël. C’est l’occasion de bien expliquer aux jeunes le beau message de la naissance de Jésus et le rôle des personnes de la vie à Bethléem.

Mélyssa veut bien représenter Joseph, l’époux de Marie. Lorenzo et Emerich sont d’accord pour faire les bergers. Nous avons vite confectionné les costumes, expliqué comment ils étaient habillés à cette époque, et tout ce que Marie et Joseph ont vécu avec la naissance de Jésus à Bethléem. Cela nous a demandé plusieurs répétitions pour bien remplir le rôle attribué à chacun. Nous avons préparé un panier rempli de miel, de lait, de fruits qu’un berger devait apporter à l’enfant de Bethléem. L’autre berger avait dans ses bras ses deux petits moutons.

Le moment arrivé, tout le monde était à l’heure. Nous n’avions d’yeux que sur nos illustres personnages. Ils ont très bien joué leur rôle. L’assemblée a été émerveillée et a bien écouté l’histoire raconté par le petit âne de Joseph. La crèche était au complet dans une église pleine de monde arrivant de partout pour vivre cette fête de Noël 2022 en famille.

Laissons maintenant le petit âne gris nous raconter ce qu’il a vécu avec Marie et Joseph.

Conte de Noël

LE PETIT ÂNE GRIS

Eh ! oui, c’est moi, l’âne gris… Ça ne te dit rien ?

Mais si rappelle-toi… Le petit âne gris de la crèche.

Oh ! je suis bien vieux maintenant. Mais avant que je disparaisse, j’aimerais bien te raconter cette histoire.

C’était il y a longtemps… J’étais tout jeune alors, quand Joseph, le charpentier de Nazareth, me prenait à son service. Chez lui, je menais une petite vie bien tranquille : quelques petites promenades par ci, par là… De temps en temps, il fallait bien transporter les pièces de bois pour les travaux de mon maître…

Mais enfin, tout se passait bien… Tranquille, quoi !

Jusqu’au jour où…

J’étais là à me promener à travers les ruelles de Nazareth, quand, tout à coup, passant devant la maison où habite Marie, la fiancée de Joseph, mon maître, j’entends un drôle de bruit et j’aperçois une étrange lueur…

Curieux comme je suis, je m’approche tout doucement, sans bruit, jusqu’à la fenêtre, juste comme ça, pour voir ce qui se passe…

Marie, mon Dieu qu’elle était belle !

Marie était là, agenouillée devant une sorte de lumière d’argent, de laquelle sortait une voix angélique.

« Je te salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras et enfanteras un fils à qui tu donneras le nom de Jésus. Il sera appelé Fils du Très Haut. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin ».

Et Marie toute humble dit :

« Mais comment cela est-il possible, puisque je ne connais pas d’homme ? »

« L’Esprit Saint viendra sur toi, et le Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi cet enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. »

Marie alors s’incline et dit :

« Voici la servante du Seigneur ! Qu’il m’advienne selon ta parole ».

 

Quelques mois plus tard, par un beau matin de décembre, je suis réveillé brusquement par un tintamarre…

Sur la place et à tous les coins de rue, les gardes romains annoncent à tue-tête et à grand renfort de tambours et de trompettes :

« Avis à la population par décret de César Auguste, notre grand empereur : toutes les familles doivent se rendre dans leur ville d’origine pour se faire recenser ».

Nous voilà donc, quelques jours plus tard, Joseph, Marie et moi, marchant sur les routes et chemins qui montent de Nazareth à Bethléem. Trois jours de longues marches à travers la campagne.

Marie, la pauvrette, toute grosse de l’enfant qu’elle attend et qui ne saurait tarder à venir au monde. Pourvu que ça n’arrive pas en chemin !

Nous voici enfin à Bethléem. Il était temps d’arriver, la route a été dure et longue…

Ça va être dur de trouver un logement avec tout ce monde. Et pourtant, ce n’est pas le moment de coucher à la belle étoile, avec la petite qui ne devrait pas tarder à enfanter. Les nuits sont noires et froides…

Joseph, fatigué, se traîne d’auberges en hôtelleries… Mais, partout les mêmes réponses :

« Mon pauvre ami, c’est complet…

  Allez voir ailleurs…

  J’en ai déjà refusé plus de 50…

  Plus de place, plus de place… »

Il me fait pitié le pauvre Joseph, et Marie qui n’en peut plus !

Mais là, sur la porte d’une auberge, une servante nous observe :

« Hep ! Hep ! Vous avez l’air bien en peine, mes pauvres amis. Ecoutez !

Derrière l’auberge dans laquelle je travaille, il y a une grange ; une sorte de crèche pour animaux… Ce n’est pas le grand luxe, mais vous y serez toujours mieux que dehors pour y passer la nuit ».

Ah ! Elle avait bien raison, la petite dame de l’auberge. On est sûrement mieux ici que dehors ! Imagine-toi que j’y ai même trouvé un collègue… un énorme bœuf avec des cornes pas possible…

Comme ça, si l’enfant vient au monde cette nuit, sa mère pourra le coucher dans la mangeoire pleine de paille : nous arriverons bien à nous deux, à réchauffer un peu le petit !

Tout à coup, je crois bien que c’était vers la mi- nuit, là, au bas de mes sabots, sur la paille, j’ai vu quelque chose de rose et de blanc, qui bougeait et gazouillait doucement. C’était lui, oui, c’était lui, l’enfant…

Et Marie qui lui souriait… Joseph, lui, s’est agenouillé. Alors moi, tout bête, j’ai fait pareil, je me suis agenouillé aussi…

 

Chant

Entre le bœuf et l’âne gris

Dort, dort, dort le petit fils

Mille anges divins

Mille séraphins

Volent à l’entour de ce grand Dieu d’amour.

 

 

Mais à peine l’Enfant était là, dans la mangeoire, que dehors la nuit s’est emplie de chants et de rumeurs… Et tout à coup, je les ai vu arriver. 2 ou 3 d’abord, puis 5, 6, 8… Ils arrivaient de partout, les bergers, descendant de leurs collines, avec leurs brebis, leurs fromages, leur lait et leur miel…

Un certain Mathieu le métayer, qui avait l’air plus hardi que les autres, s’est avancé vers l’enfant et lui a parlé :

« Nous avons suivi l’étoile et nous sommes arrivés jusqu’à toi. Nous sommes honorés et tellement heureux d’être là les premiers pour te saluer ! »

Heureux, ah oui ! Ils étaient heureux les bergers !

Chant

Entre les pastoureaux jolis

Dort, dort, dort le petit fils

Mille anges divins

Mille séraphins

Volent à l’entour de ce grand Dieu d’amour.

Et comme elle était belle Marie ! Le visage tout illuminé d’une joie profonde. Elle n’avait d’yeux que pour son petit, son fils. Puis soudain, elle l’a pris tout doucement dans ses bras et dans le silence lui a murmuré :

« Est-ce toi, Jésus, le Fils du Très Haut ?

Je n’ai rien pour te vêtir que ma confiance en Dieu et l’amour qui m’inonde en te regardant dormir ».

Chant

Entre les deux bras de Marie

Dort, dort, dort le petit fils

Mille anges divins

Mille séraphins

Volent à l’entour de ce grand Dieu d’amour.

C’est drôle, j’ai beau être un âne têtu, je sentais bien qu’il se passait là quelque chose de pas ordinaire. J’en étais sûr, cet enfant-là, ce Jésus, comme ils l’appelaient, n’était pas un enfant comme les autres. Je les entendais qui disaient :

« C’est le Messie le Fils de Dieu ».

Mais dans ma pauvre tête d’âne buté, ça ne disait pas grand-chose. Puis au cœur de cette belle nuit, je me suis assoupi.

Un bruit m’a réveillé en sursaut. D’étranges personnages qui ressemblaient à des rois, entraient l’un après l’autre et s’approchaient de l’enfant. Ils se prosternaient devant lui.

La grange était pleine.

Alors tout ce monde se mit à chanter :

Gloria in excelsis Deo

La communauté de La Fermette