Sœur Rosalie RENDU
Fille de la Charité de St Vincent de Paul
(1786-1856)
Sœur Rosalie a été une grande figure de Paris au XIXème siècle, aimée et vénérée par tout le peuple du Quartier Mouffetard.
Très jeune, elle ressent l’appel de se consacrer à Dieu. Elle entrera chez les Filles de la Charité le 25 mai 1802 pour consacrer sa vie à Dieu dans le service des Pauvres à la manière de St Vincent de Paul et Ste Louise de Marillac.
Après son temps de formation, elle est envoyée à la Maison des Filles de la Charité du quartier Mouffetard à Paris pour être au service des Pauvres. Elle y oeuvrera 54 ans !
Sœur Rosalie trouve un quartier pauvre où sa soif d’action, de dévouement, de service va pouvoir s’exercer à plein. C’est sans doute un des quartiers les plus misérables de Paris : pauvreté sous toutes ses formes, misère psychologique et spirituelle, maladies, logements insalubres, dénuement sont la vie quotidienne des habitants qui tentent de survivre.
Chaque jour, Sœur Rosalie arpente les rues et ruelles du quartier pour aller à la rencontre du Pauvre, des Pauvres. Elle marche avec Dieu, elle vit en sa présence, lui confiant toutes les détresses rencontrées ; elle dira même « Jamais je ne fais si bien l’oraison que dans la rue ». Sa foi est limpide, simple, elle expérimente au quotidien cette pensée de St Vincent « Dix fois par jour, vous irez voir le pauvre, dix fois par jour vous y trouverez Dieu… ».
Sœur Rosalie reçoit la mission d’accompagner les Sœurs de sa Communauté et d’animer la vie fraternelle. Elle avait l’art de discerner les attentes de chacune, et de les entraîner dans une dynamique missionnaire. Elle apportait une grande attention à la manière de recevoir les Pauvres : « Ils sont nos Seigneurs et nos maîtres, y-pensez-vous lorsque vous expédiez ce pauvre rudement ? Nous n’en ferons jamais assez pour eux, mes Sœurs… ». La Communauté est au centre d’un réseau d’entraide diversifiée et ouvert à tous. Pour le service des Pauvres, quels qu’ils soient, avec ses Sœurs, elle ose entreprendre avec audace : rien ne l’arrête quand il s’agit de re-donner à l’homme sa dignité, de l’aider à se re-mettre debout.
Sa collaboration est forte et contagieuse. Pour lutter contre l’injustice et la misère, elle éveille les consciences de ceux qui ont le pouvoir ou l’argent, pour répondre à l’urgence, elle « organise la charité » : elle dira : « le petit secours ne peut durer longtemps, il faut viser à un bien plus complet, plus durable, étudier leurs aptitudes, leur instruction, leur procurer un travail afin de les aider à sortir d’embarras ». Sœur Rosalie a le don d’humanité ! Elle aime les Pauvres avec son cœur et avec sa foi, n’est-ce pas là son vrai secret ?
Sœur Rosalie a éveillé et formé des vocations de laïcs pour la charité. On voyait venir dans sa maison, des jeunes gens aspirant à toutes les carrières, mais chacun venait chercher une « bonne œuvre » à accomplir ou rendre compte d’un service partagé. A chaque rencontre, elle rappelait aux jeunes étudiants : « Aimez les pauvres, ne les accusez pas trop… souvenez-vous que le pauvre est encore plus sensible aux bons procédés plus qu’aux secours ».
Parmi ces jeunes, se trouvait Frédéric OZANAM qui fut interpellé un jour par un étudiant qui ne percevait pas l’action concrète des chrétiens ! Frédéric avec d’autres décident alors de fonder les Conférences des charités maintenant appelées : Société de St Vincent de Paul. Sa rencontre avec Sr Rosalie lui révèlera ce regard d’humanité à poser sur les pauvres lors d’une visite à domicile ; regard de respect, de considération, de compassion…
Sœur Rosalie, une simple et vraie Fille de la Charité…!
Grâce à son Charisme, à sa Foi, la Communauté du quartier Mouffetard a tracé un chemin vers la justice et vers la paix pour rejoindre les Pauvres. Elle a tout mis en oeuvre pour défendre les petits, les faibles, pour que l’Amour de Dieu réchauffe et embrase le quartier et pour rapprocher les catégories sociales.
Sœur Rosalie meurt le 7 février 1856. L’émotion fut considérable dans le quartier, dans tous les milieux sociaux de Paris. Une foule immense et très émue suivra la défunte jusqu’au cimetière Montparnasse où elle repose toujours. Sur la croix, on peut lire : « A la bonne mère Rosalie, ses amis reconnaissants les pauvres et les riches ». Des anonymes continuent toujours de fleurir sa sépulture.
Sœur Rosalie vit encore aujourd’hui !!! En effet, le 22 décembre 2019, à Paris, a revêtu un accent particulier avec la bénédiction de l’église Ste Rosalie1, fraichement rénovée et la consécration de l’autel. Catherine BUC écrit dans le journal paroissial : « Après l’homélie, a commencé la liturgie de la dédicace selon un rite très codifié. Dans la très belle prière de la dédicace, notre archevêque a appelé Dieu à répandre sa bénédiction sur l’autel… Ensuite le dépôt des reliques de la Bienheureuse Sœur Rosalie Rendu dans l’autel a été un moment particulièrement émouvant ! » Le dépôt de ses reliques manifeste l’impact du témoignage de Sr Rosalie Rendu et la joie de l’Église de conserver sa mémoire.
Sœur Eliane BULTEL, Sœur Marie-Claire CAMARA, fdlc
1 Paroisse Sainte Rosalie 50, Bd Auguste Blanqui 75013 Paris
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