Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul

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QUE MON CRI PARVIENNE JUSQU’A TOI SEIGNEUR – Sans toi, nous ne pouvons rien !

Publié le 1 avril 2020 par Soeur Emilie

Le XIIème siècle, époque de M. Vincent, fut marquée, nous le savons, par des guerres, des famines, des épidémies, et bien au-delà du royaume de France.

Par exemple, la Grande peste de Naples de 1656 fut une épidémie de peste qui dévasta une partie de l’Italie, en particulier le Royaume de Naples en 1656. Elle commença à Naples provenant selon toute vraisemblance de Sardaigne, et causa la mort de 250 000 personnes sur une population estimée à 450 000 habitants. Dans le reste du royaume, le taux de mortalité oscille entre 50 et 60 % de la population.

Au cours de ce même siècle, l’Eglise a proposé aux chrétiens de vivre et célébrer des années saintes dites « Jubilé ».
A travers la correspondance et les conférences de saint Vincent, nous connaissons justement les Jubilés célébrés en son temps. Il fait allusions à ceux correspondants aux années 1634, 1636, 1641, 1645, 1648, 1653, et 1656.

Dans l’année jubilaire de 1656 promulguée par le Pape Alexandre VII, nous retrouvons une conférence de saint Vincent, du 14 décembre 1656 sur le Jubilé. (Coste X, 229)

Cette conférence précise ce qu’est un Jubilé et l’importance de bien le vivre en pratiquant ce qui est recommandé par l’Eglise.

Pour nous aujourd’hui, même si nous ne sommes pas en « année Jubilaire », je voudrais retenir de la lecture de cette conférence, un point qui me semble rejoindre la situation dans laquelle se trouve nos sociétés et le monde dans son ensemble, face à la pandémie du virus Covid 19 : véritable fléau en ce siècle.

Saint Vincent relève : « Le jubilé n’est pas seulement pour l’Eglise ; il est encore pour la paix et pour prier qu’il plaise à Dieu de la donner et de faire cesser la guerre qui afflige le peuple depuis un si long temps. Elle est plus grande à l’heure que je vous parle, qu’elle ne le fut jamais. Aux frontières de Picardie, vers Saint Quentin, c’est une misère qui ne se peut exprimer, selon ce que notre frère Jean, (frère Jean Parre) qui est dans ce quartier, m’en écrit. J’ai vu un bon curé de vers ces lieux-là, l’un de ces jours, lequel me disait : « Notre Saint Père le Pape, apprenant toutes ces nouvelles, a désiré mettre tous les chrétiens en prière pour obtenir de la bonté de Dieu le soulagement du peuple ; et, à cet effet, il a envoyé le jubilé. » Oh, voyez mes sœurs, quel sujet nous avons de nous donner à Dieu pour le bien faire. »

Aujourd’hui, notre Pape François, face à cette épidémie Covid 19, touchant nos pays et le monde, même s’il ne promulgue pas une année jubilaire, nous convie et convie tous les chrétiens du monde à une prière fervente et confiante.

Vendredi 27 mars, le Pape François, dans sa Bénédiction « Urbi et Orbi » nous invitait à nous unir dans une prière fervente, nous appelant à intensifier notre confiance au Christ, en méditant l’Evangile de la Tempête apaisée : « Pourquoi avez-vous-peur, hommes de peu de foi ? »
Aussi, prenons bien en compte cet appel du Pape François, et le même appel que saint Vincent lançait à ses filles dans la suite de sa conférence du 14 décembre 1656 :


« Quel bonheur mes chères filles si Dieu vous fait la grâce de faire si bien les choses portées par la bulle, que vous vous mettiez en état que Dieu ait agréables les prières que vous lui ferez. Quel bonheur si cette petite Compagnie peut arracher des mains de Dieu le fléau de la guerre et de la peste, qui est si grande qu’il en meurt jusques à deux cent trente et quarante par jour ! Oh, quel bonheur si vous obtenez de Notre Seigneur que les personnes affligées de cette maladie soient délivrées et que celles qui ne l’ont pas en soient préservées ! Il y a grand sujet de prier Dieu pour cela, car plusieurs personnes sont exposées au péril, de sorte que, si Dieu ne les préserve pas, elles ne peuvent pas éviter ce mal. Nous avons deux de nos gens à Gènes, deux à Rome et deux à Varsovie qui sont exposés aussi au péril. Je les recommande à vos prières. Pour les deux de Pologne, ils l’ont eue, mais ils en sont guéris, par la grâce de Dieu. »

 

Que notre prière se fasse fervente pour les victimes de cette pandémie.
Qu’elle se fasse fervente pour les chercheurs, les médecins, les soignants
Et pour tous ceux et celles qui demeurent au service de la population.
Que notre prière se fasse fervente par l’intercession de Marie notre Mère.

 

Sans Toi, nous ne pouvons rien !

 

P. Yves Bouchet, cm
le 30 mars 2020