« Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6,68
Le titre de cet article est très adapté à la vie, à la passion et à la mort de Ghébré-Mikaël.
Voici son itinéraire bien incomplet, mais avec les moments les plus marquants de sa vie.
Ghébré-Mikaël, (dont le nom signifie serviteur de l’ange Michel), naît probablement à Dibo-Kidane, au nord de l’Ethiopie, en 1791. (Il n’y a pas de certitude quant à sa date et son lieu de naissance).
Il était sourd de l’oreille gauche, ce qui ne l’empêcha pas d’étudier dans la proche ville de Mertulé Mariàm. A cette époque, l’étudiant vivait dans la maison de son maître, en lui rendant tous les services de la maison et apprenant par cœur ce que le maître disait.
A 25 ans, Ghébré-Mikaël, entra au monastère de Mertulé-Mariam, où l’on suivait la doctrine hérétique de Nestor. En 1816 il fit profession comme moine orthodoxe et perfectionna ses études sur les livres anciens du monastère. Il vivait dans la plus parfaite chasteté.
Il voyagea avec l’évêque catholique lazariste Justin de Jacobis, devenu plus tard un grand saint. C’est là qu’il eut l’occasion de le connaître. Avec lui il se rendit à Rome et à Jérusalem, avant de retourner dans son pays ; ce saint l’avait converti.
Après avoir longuement réfléchi et prié, Ghébré-Mikaël prit, en 1844, la décision de passer au catholicisme Le 1er janvier 1851 il fut ordonné prêtre par Mgr de Jacobis et lui demanda alors de postuler pour entrer dans la Congrégation de la Mission. Il devint professeur aux séminaires de Guala et Alitena. Il composa un catéchisme pour le peuple et prit particulièrement à cœur la formation du clergé indigène et la réfutation des hérétiques.
Lorsqu’éclata la persécution contre les catholiques, Ghébré-Mikaël refusa de se cacher et de fuir. Il fut arrêté, emprisonné à Gondar en mai 1854 et soumis à de grands tourments : jeûne, flagellations, guend (tronc d’olivier plein d’aiguilles) et humiliations de toutes sortes.
Dans ses études et la prière, Ghébré-Mikaël avait cherché la vraie foi et était entré dans l’unité de l’Eglise. Il subit pour cela, pendant 13 mois, des emprisonnements, puis des marches en compagnie de soldats, nu-pieds, entravé par des chaînes et mourut exténué de coups, de faim, de soif.
Déçu dans son espoir de le voir abjurer, l’empereur décida d’en finir avec lui. C’était à Liguama dans la province de Wollo le 28 août 1855, fête de St Georges pour l’Eglise éthiopienne. Ghébré Michaël venait d’être reçu dans la Congrégation de la mission.
Ghébré-Mikaël a été béatifié le 3 octobre 1926 ; par le Pape Pie XI , sa fête est célébrée le 30 août. Il est le patron des prêtres diocésains. Il est le premier missionnaire vincentien africain dont la sainteté a été officiellement reconnue et affirmée.

Notre mission à La Courneuve
La Courneuve, ville de banlieue, dans le diocèse de St Denis, accueille des personnes de nombreuses nationalités différentes. Il nous est donné de les côtoyer. C’est notre façon de vivre l’Evangile au quotidien en 2022.
Voici quelques flashs de rencontres des adultes que j’accompagne vers un sacrement.
– Un adulte m’a invité à boire un café au « café de La Place » près de l’église St Yves après la messe ce 26 juillet 2022. Il se prépare au baptême et il a plein de questions, d’où sa proposition de discuter autour d’un café.
Il m’explique qu’il a connu la rue, il travaillait mais dormait dehors ; il connaît la pauvreté et n’hésite pas à donner un euro. Je lui ai dit que c’est cela être chrétien. Je lui ai parlé « du bon samaritain, je lui ai expliqué la Bible avec AELF ; sa fille lui a offert un Nouveau Testament, il préfère lire dans ce livre.
Je remarque qu’il porte un beau médaillon avec Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, c’est un cadeau de sa fille ; il ne connaît pas l’histoire de la Médaille ; je vais lui en parler à la prochaine rencontre. Il me raconte sa vie, il vient de Yougoslavie, divorcé depuis 20 ans il vit cependant dans sa maison avec son ex-femme, dans des pièces différentes ; (c’était une demande de sa fille) ; ils se rendent de petits services ; font des marches ; ils se connaissent depuis 57 ans.
Lors de notre 2ème rencontre, toujours au café, le 5 août, il me dit qu’il aime sa femme encore plus qu’avant ; elle n’est pas malade, a 90 ans, c’est la vieillesse. Quand il s’est présenté au groupe des catéchumènes, comme à la paroisse, il a dit : « je veux mourir catholique » c’est pourquoi je demande le baptême.
Il me parle d’un policier qui était riche et méchant ; maintenant il est pauvre et il l’aide ; on a reparlé du « bon Samaritain ». Il me dit : « J’ai beaucoup changé, je suis plus calme, je suis sur le bon chemin, même ma famille est très contente ».
– Une personne qui vient du monde musulman et a cherché sa voie dans différentes églises s’exprime ainsi :
« J’ai été baptisée à l’âge de 55 ans et j’ai continué mon cheminement vers la Confirmation. Depuis que j’ai laissé Jésus-Christ rentrer dans ma vie, les doutes que j’avais se sont dissipés. Accueillir ou rencontrer le souffle de Dieu est un trésor très précieux. C’est Jésus-Christ qui donne un sens à ma vie. Je me pose souvent la question : je prie mais je me demande si je sais bien prier. Je récite le Notre-Père, le je vous salue Marie, invocation de Jésus-Christ, le Credo et bien d’autres encore. Je prie avec mes mots à moi ; je lis les Evangiles que je médite. De recevoir le Corps du Christ, cela m’apaise intérieurement, je suis bien pour la journée car l’Esprit-Saint est là en moi. »
– Une jeune femme qui commence son parcours catéchuménal, me partage :
« A la rencontre du groupe : j’ai dit stop à la vie que j’avais avant ; je sentais que ma vie n’était pas complète ; j’allais à l’église mais …mon mari m’a demandé de l’épouser, je n’étais pas prête mais ça m’a fait réagir. J’ai 30 ans, j’ai l’âge de faire mes choix ; je ne veux pas élever mes enfants dans l’ignorance. Mon fils de 10 ans m’a demandé : « à quoi ça sert le catéchisme des grands ? ».
Elle a fait sa demande en février et elle explique que, en janvier, étant devant l’église St Yves quelque chose l’a poussé à entrer pour prier ; « à genoux j’ai pleuré ; donnez-moi la force ». Elle a été éprouvée par 3 décès dont sa maman et un cousin. Elle me dit encore : « Avant je ne croyais pas en Dieu, maintenant je crois ; Dieu est avec nous ; merci à Dieu qui m’a ouvert les yeux. »
Nous sommes témoins de cette « Galilée des Nations » où ces personnes prennent un autre chemin et se tournent vers Jésus, poussées par l’Esprit-Saint. C’est une joie de cheminer avec elles et de partager avec d’autres en Eglise et en communauté.
Tu es le chemin, la vérité, la vie.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.