LES FILLES DE LA CHARITE A CANNES (Alpes Maritimes)
« LA SAINTE FAMILLE »
25 rue du Docteur Picaud
L’orphelinat de la Sainte Famille est fondé par M. le Chanoine GRAU en 1931. Il est Curé de Notre Dame d’Espérance. Emu par la misère et l’abandon moral des enfants du quartier, qui souvent n’avaient pas à manger, il les prenait à sa table. Voyant le nombre qui augmentait chaque jour, il décide d’ouvrir un orphelinat.
Après des démarches auprès de la Supérieure générale de la Maison Mère des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, un contrat est conclu le 27 novembre 1932. Le but de la » Sainte Famille » est de recevoir les garçons malheureux de la Ville de CANNES, principalement ceux de la Paroisse.
L’œuvre comporte l’internat auquel s’adjoint l’école qui est ouverte aux enfants externes quelques années plus tard. Chaque année, des enfants sont présentés au Certificat d’Etudes avec succès.
Les conditions d’admission sont : orphelins, parents malades, moralement abandonnés, cas sociaux, en danger moral. Les enfants sont présentés par leurs parents, les Assistantes Sociales, le Service de la Santé et l’Action Sanitaire et Sociale.
Les Sœurs s’occupent aussi des catéchismes, des groupes de Cœurs Vaillants, la Croisée Eucharistique et les retraites de 1ère Communion. Les enfants de la Sainte Famille y sont présents.
Les enfants sont baptisés avec l’autorisation des parents. Quatre de ces enfants deviendront prêtres : deux dans le Diocèse de Nice et deux dans le centre de la France.
En 1943, la maison de la Castre au Suquet s’avère trop petite pour répondre à toutes les demandes. M. le Chanoine GRAU se met en rapport avec la famille de ROTHSCHILD pour obtenir une propriété 25 avenue du Docteur Picaud.
En 1947, la Mairie de CANNES fait l’achat des propriétés de ROTHSCHILD, et donne la Villa Béatrice 8 à l’œuvre de la Sainte Famille pour un bail de 1,00 franc par an.
M. le Chanoine GRAU, d’un âge avancé, ne peut pas continuer à gérer sa paroisse ; Il se retire et devient l’aumônier de la Sainte Famille. Il est le donateur qui permet de bâtir une première aile du bâtiment. Quelques années plus tard, l’Association vend la maison de la Castre à la Mairie et érige une deuxième aile.
En 1949, des démarches sont faites par M. le Chanoine GRAU et les Membres de l’Association, pour faire reconnaître l’Œuvre de la Sainte Famille d’Utilité Publique. Le 27 avril 1949, le Décret de Reconnaissance Publique est publié. L’Association devient Association déclarée Personne Morale.
Pendant les grandes vacances, les enfants partent en colonies. Aux internes s’ajoutent des enfants de la paroisse et de la Ville.
En 1955, l’Association acquiert une vaste propriété « Chateauvieux » à NEUVILLE-SUR-AIN dans l’Ain, dans le but d’aménager un Centre de plein air pour les enfants de la maison, mais aussi des enfants dont les conditions physiques ou les conditions matérielles des familles ne leur permettent pas d’en bénéficier.
Une visite faite en 1961 mentionne : « L’orphelinat compte 62 garçons. La surveillance médicale est assurée par une infirmière diplômée. A 14 ans, ils sont rendus à leurs parents ou vont en apprentissage. Les ressources de la maison sont : les pensions des enfants, les allocations, les kermesses, les nombreux dons. La Mairie comble s’il y a un déficit. La maison compte trois Sœurs ».
En 1967, le document statistique annuel mentionne : « Adresses des annexes : Ecole Primaire 1 av Vallombrosa – Ecole Technique « Les Fauvettes » 100 rue Georges Clémenceau – Colonie de la Sainte Famille à Châteauvieux à Neuville-sur-Ain ».
A partir de 1970, la Communauté est composée des Sœurs Vincent GIL, Anne-Marie LE CREUREUR et Marie BISET.
En 1973, la maison abrite 85 garçons de 6 ans à 16 ou 17 ans. La Supérieure perçoit les inconvénients de garder les enfants « en vase clos ». En accord avec les membres de l’Association, elle décide de fermer l’école primaire. Les enfants sont répartis dans différents Etablissements Publics de la Ville. Dans le même esprit, au lieu de développer les activités de loisirs à l’intérieur, elle cherche à développer une ouverture à l’extérieur : équipe de football, hand-ball, guitare, maison de jeunes, clubs, bricolage et sorties.
Pendant deux mois de l’année, les enfants jouissent d’un climat privilégié et complémentaire de celui de la Côte d’Azur dans le BUJEY, à Châteauvieux.
L’établissement devient pour les enfants « le foyer » ; leur vie est assez semblable à celle des autres enfants. Ainsi, lorsqu’ils quittent la maison, ils ont déjà des activités, des contacts qui leur permettent de s’intégrer normalement à la Société.
Les rapports avec les familles sont très confiants ; ils font part de leur difficultés morales et physiques.
Dans la Ville de CANNES, de nombreuses familles s’intéressent à l’œuvre.
Après le décès de M. le Chanoine GRAU, c’est un Prêtre de la Mission qui est aumônier de la maison.
A l’origine, la Communauté comprenait quatre Sœurs, puis trois Sœurs. L’une d’elle, en sa qualité d’infirmière, veille plus particulièrement sur la santé des enfants.
Les Sœurs ont contribué au développement de l’œuvre (Fiche de la Province de Marseille).
- Sr Vincent GIL, arrivée en 1934, Soeur servante de 1963 à 1975, départ à la fermeture en 1982
- Sr Marie RAOUSSET BOULBON, arrivée en 1958 et décédée le 14 octobre 1966
- Sr Andrée BEAUNIER, arrivée 1963, départ en 1966
- Sr Anne-Marie LE CREURER, arrivée en 1966, décédée en 1981 à la Colonie de vacances dans l’Ain
- Sr Marguerite DUMAS, arrivée en 1966, départ en 1967
- Sr Marie BISET, arrivée en 1968, départ à la fermeture en 1982
- Sr PETERSEN arrivée en 1975, Soeur servante, départ en 1979
- Sr Agathe IGLESIAS, arrivée en 1978, départ à la fermeture en 1982
- Sr Elisabeth MARTIN, arrivée en 1978, départ en 1979
Après 50 ans au service des enfants pauvres de la Ville de Cannes,
c’est le départ des Sœurs de la maison de la « Sainte Famille » le 30 juin 1982.
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