Journée Mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains (8 février)
C’est tout d’abord à travers différentes lectures que j’illustre mon propos sur la traite des êtres humains, puis dans un deuxième temps par nos rencontres à travers les associations.
La première journée internationale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains, a été lancée en 2015 à l’initiative du Pape François, car pour lui « la traite des êtres humains est un crime contre l’humanité ».
La date du 8 février correspond à la fête de Sainte Joséphine BAKHITA, une soudanaise qui a été vendue comme esclave, maltraitée puis rendue libre. Elle a été béatifiée par le pape Jean Paul II en 1992.
Le 8 Février 2021, à l’occasion de la 7ème journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains, le Pape François adressait un message à toutes les personnes de bonne volonté qui travaillent contre la traite des personnes et qui sont unies spirituellement pour cette journée.
Dans nos différentes associations, nous rencontrons des hommes, des femmes, des enfants maltraités, privés de liberté et contraints à vivre en esclavage, par exemple :
- A la Maison de la Solidarité (accueil de jour pour SDF) : des hommes, des femmes, parfois avec des enfants, viennent se restaurer, rencontrer des travailleurs sociaux pour faire évoluer leurs droits, se mettre quelques instants au chaud, trouver un peu de chaleur amicale, discuter avec des adultes, être écoutés et trouver ainsi un peu de réconfort dans un court temps de bien-être.
La maltraitance existe de bien des manières. Elle se manifeste aussi envers des personnes qui avaient un travail, un toit et un titre de séjour en règle. Hélas, au moment du renouvellement, la Préfecture, prenant du retard, ne redonne pas les titres de séjour à temps. C’est ainsi que des personnes n’ayant plus de titre de séjour perdent leur travail, puis leur logement et se retrouvent à la rue
- Au Secours Catholique : « l’Ecrivain public», lieu de dénouement de situations inextricables. Nous rencontrons des personnes en grande précarité, en grande souffrance, sans logement, sans papiers en règle. Les contacts avec la Préfecture pour la régularisation des cartes de séjour sont nombreux, mais pas toujours positifs. Il y aussi la maltraitance subie par de jeunes femmes en rupture avec leurs conjoints. Pour nous, ce sont des moments privilégiés pour parler avec les uns et les autres, même si la difficulté de la langue, pour bien comprendre leur demande, est un handicap. Pour nous, être attentive à leurs souffrances et les écouter jusqu’au bout, c’est primordial.
- A la maraude : préparation de sandwichs pour aller à la rencontre de ceux qui errent la nuit, sans toit pour dormir, sans lieux où se protéger, à la merci de toute violence et des drames qui peuvent subvenir.
- Auprès des immigrés : qui souhaitent s’adapter en France en maîtrisant la langue, pour entrer en relation avec les autres, le parcours est long. Des adultes sont proches d’eux pour les aider à s’en sortir, ils sont très courageux et souhaitent un jour arriver.
Trois défis à relever :
- Changer les mentalités et accroître l’identification des victimes de traite des êtres humains, en particulier parmi les personnes réfugiées et migrantes.
- Mettre en place des voies légales et saines pour les personnes réfugiées et toutes les personnes en déplacement. Intensifier nos efforts pour lutter contre l’exploitation sexuelle, le trafic d’organes, le travail forcé, l’utilisation d’enfants dans les actes terroristes.
- Faire en sorte que les grandes entreprises et sociétés, examinent leur chaîne d’approvisionnement pour éviter le risque d’exploitation par le travail.
Au cœur de ces défis, depuis 2019, une réelle avancée se réalise avec toutes les associations existantes. Elles sont nombreuses, qui œuvrent afin de permettre à tous ceux qui sont en marge de trouver un peu de sérénité. Aussi nous devons sans cesse nous mobiliser pour les rejoindre.
Qu’à la demande du Pape François cette journée soit un temps fort de prière pour tous ceux qui sont, malgré eux, en marge de notre société.