HISTORIQUE DE SAINT-FLOUR (CANTAL) de 1681 à 1994

(Extrait du fonds d’archives de la Province de LYON)

Saint-Flour, ancienne capitale de la Haute Auvergne, vit arriver les Filles de la Charité en 1681, soit 21 ans après la mort de Saint Vincent de Paul, Fondateur de la Compagnie des Filles de la Charité. Malgré deux éclipses dues aux circonstances politiques (1789 à 1812 et 1907 à 1915) elles furent présentes près de trois siècles.

Première période : 1681-1789
Le 5 mars 1681, un contrat est signé par Pierre CHAUMEIL, prêtre habitant Saint-Flour, et Sœur Mathurine GUERIN, Supérieure des Filles de la Charité, autorisée par M. le R.P. JOLY, Supérieur des Lazaristes. Deux sœurs furent envoyées à Saint-Flour pour s’occuper de l’Œuvre de la Marmite, « soupe populaire » de l’époque. Elles furent locataires d’une maison et allaient soigner à domicile les malades pauvres.
En 1691, une troisième sœur arriva.
En 1702, elles reçurent beaucoup de dons et en particulier une maison qui se trouvait dans l’impasse de la rue du Mazel. Elles s’y installèrent avec l’autorisation de Mgr d’ESTAING. Cette maison servit de logement pour 5 pauvres malades.
En 1709, les sœurs manquèrent de ressources, c’est l’extrême misère mais les œuvres continuèrent.
En 1789, elles furent chassées par la Révolution.

Deuxième période : 1813-1907
En 1813, les Filles de la Charité furent rappelées, traité signé le 13 juillet. Elles s’occuperont du Bureau de Bienfaisance et des soins à domicile. Elles habitaient à la maison primitive.
Mgr de BELMONT, Evêque de Saint-Flour, leur légua une somme leur permettant de créer une petite pharmacie où elles distribuaient gratuitement les médicaments jusqu’en 1890.
Une « demoiselle » BEAUFILS fit don aux sœurs d’un bâtiment situé place de la Halle au blé pour ouvrir deux classes gratuites pour les filles pauvres de Saint-Flour et du faubourg, lesquelles ne devaient être qu’externes. Cette donation fut autorisée par Ordonnance Royale du 9 février 1822 et les classes furent ouvertes.
En 1833, Sœur TOURNE fonda la grande pharmacie qui fut vendue à M. VEDRINE en 1892.
En 1835, des dons et une souscription publique permirent de réaliser les travaux d’un orphelinat qui fut ouvert en 1836.
En 1845, l’œuvre de l’extinction de la mendicité est confiée aux sœurs : cuisson et distribution de pain aux pauvres.
En 1849, Sœur LALANNE acheta les bâtiments d’une ancienne école communale rue des Tuiles pour y établir une salle d’Asile destinée à accueillir des tout-petits.
C’est vers 1882 que Sœur LALANNE prit sa retraite après un supériorat de 40 ans qui avait été fécond pour les œuvres de l’Etablissement.
Fin 1882, à la suite d’élections, le nouveau Maire dénonça le traité de 1813 pour réquisitionner et installer une école laïque de filles dans le bâtiment que Sœur LALANNE venait de faire construire ! Suppression de la subvention du Bureau de Bienfaisance, mais les sœurs continuèrent leurs œuvres.
En 1907, l’Etablissement des Sœurs n’est plus autorisé : nouveau départ !

Troisième période : 1916-1994
En 1916, à l’occasion de l’hébergement de petites réfugiées alsaciennes, les sœurs furent rappelées. Elles vécurent difficilement faute de ressources.
En 1926, ouverture d’un Dispensaire comportant l’hospitalisation des malades (surtout des paysans), qui devint l’œuvre de fond de la maison et permit d’avoir les ressources nécessaires à la vie des Sœurs et de l’Orphelinat.
En 1932, reprise des visites à domicile.
En 1935, des retraites annuelles et journées rurales sont proposées aux jeunes filles.
Ouverture de l’œuvre des Dames de Charité.
En 1940, le dispensaire prend une extension rapide et à Noël, ouverture du Fourneau Economique rue des Tuiles à la demande de la Municipalité.
En 1942, ouverture d’un Centre d’Enseignement Ménager Rural dans le vieil immeuble de la rue des Tuiles, qui fût agréé en 1953.
En 1943, Sœur Marthe BOTTELLO avait participé à plusieurs centaines d’interventions au Dispensaire.
En 1944, au prix de gros efforts, le Dispensaire-Clinique décupla son activité, hospitalisant des blessés et de nombreux malades.
Les sœurs étaient aussi visiteuses de la prison de Saint-Flour.
Ouverture d’une classe pour les petites orphelines rue des Tuiles.
Décembre 1945, malgré son installation de fortune, le dispensaire a rendu de grands services en soignant des blessés qui ne pouvaient être transportés ailleurs faut de moyen de locomotion, des blessés allemands et des blessés du maquis.
Après la guerre, la Clinique devant fermée, un projet d’Aérium est envisagé. Les vieux locaux sont donc aménagés, largement aérés et baignés de soleil, avec un jardin et un magnifique horizon sur la montagne pour accueillir des petites « anémiées » des grandes villes.
En 1946-1947, une mauvaise épidémie de typhoïde fit des ravages. Seule infirmière au chevet des malades, Sœur Marthe contractait ce mal. Si en 1930 la communauté comptait 6 sœurs pour 3 œuvres ; en 1945 la communauté avait 4 sœurs pour 6 œuvres !
D’année en année, avec le temps qui passe, les services évoluent : de l’orphelinat à la maison d’enfants à caractère sanitaire et au centre de formation familiale et rurale ; du dispensaire à la clinique médico-chirurgicale et au centre de soins infirmiers ; du fourneau économique au foyer de personnes âgées et au club du 3ème âge avec sa restauration et ses services à domicile ; des Dames de Charité aux Equipes Saint Vincent, et dans bien d’autres activités
En 1949, une Maison d’Enfants à caractère social est également ouverte, agréée en 1955, sous l’appellation « Foyer Saint Vincent de Paul ».
En 1954, les sœurs purent se réunir rue des Tuiles, tout en conservant les œuvres de la place de la Halle et la bénédiction de la chapelle eut lieu le 27 novembre.
En 1961, ouverture d’un Collège Agricole privé au 14-16 rue des Tuiles.

Sœur Annie, archiviste provinciale