Dieppe: L’établissement Notre Dame des flots fête ses 150 ans

C’est le 10 Juin 2024 que le Président de la « Fondation Sainte Elisabeth » à Dieppe a invité Sœur Danielle et sœur Thérèse représentant la Compagnie des Filles de la Charité pour fêter les 150 ans le l’Etablissement Notre Dame des Flots fondé en 1873 par sœur Elisabeth Meurier Fille de la Charité.

Vous trouverez ci-joint l’historique de la Maison d’enfants, son évolution de 1873 à 1990 avec la fermeture de la communauté et départ des sœurs.

Puis un montage réalisé pour les 150 ans, mentionnant l’évolution de la maison d’enfants et les différentes prises en charge des jeunes aujourd’hui.

150 ans d’histoire, d’évènements, de transformations, d’aménagements, pour permettre à des jeunes de vivre, de grandir normalement.

1873———-1878———-1937—————-1940————-1948———-1958———-1978———————1984————-1990

En consultant les archives, je note tout simplement l’attitude de sœur Elisabeth Meurier ; sans elle, l’établissement n’existerait pas. En effet : elle constate que des enfants traînent sur le port, désœuvrés, mourant de faim, orphelins de marins péris en mer, ou d’ouvriers… Ils se perdent physiquement et moralement ! Comment une Fille de la Charité de Monsieur Vincent resterait -elle insensible à cette misère, cette souffrance ?

Participant au bureau de bienfaisance, sœur Elisabeth Meurier, dans la ligne de l’esprit de saint Vincent de Paul, son Fondateur, met tout en œuvre pour réunir les petits qui traînent sur le port de Dieppe, livrés à eux-mêmes, enfants orphelins de marin péris en mer ou d’ouvriers.

Son projet, les réunir, leur redonner une maison « à eux », leur servir de « mère », voilà ce que pense sœur Elisabeth.

Dès les premiers mois de 1873, le projet est lancé, l’opinion publique alertée s’en empare et réagit favorablement. Les autorités administratives donnent leur approbation, les dons et legs affluent. Un immeuble est acheté, aménagé. Le 3 mai 1873, les 10 premiers garçons sont installés « chez eux » à Notre Dame des Flots, 41 rue d’Ecosse à Dieppe ; 90 autres attendent et seront vite admis. Les bâtiments deviennent rapidement trop petits. Un terrain est acheté à Janval, en vue d’une construction « annexe » qui recevra 40 à 60 benjamins.

En 1878, le Sieur Désiré HANON fait don (mobilier et immobilier) à l’orphelinat Sainte Elisabeth, orphelinat fondé par lui à Dieppe. A dater du 31 décembre 1878 il est confié à Sœur Elisabeth MEURIER. Dieppe possèdera deux établissements : un pour les filles et un pour les garçons.

A Janval, les œuvres paroissiales naissent d’elles-mêmes : catéchismes, patronage, dispensaire, garderie, visite des pauvres à domicile. Mais en 1937, une crise financière obligera les benjamins à retourner rue d’Écosse à Dieppe ; les œuvres paroissiales trouveront un pied-à-terre à l’Ermitage Saint Vincent pour continuer leurs œuvres charitables.

Lors de l’invasion allemande, en 1940, les autorités donnent l’ordre d’évacuer les enfants. Quelques jours après leur départ, un bombardement écrase les deux orphelinats. 

En 1948 on fait revenir les enfants ; c’est à Janval que les garçons iront provisoirement et pour les filles, un local est aménagé au bureau de bienfaisance de Dieppe, 47 rue d’Ecosse. C’est sur le terrain de Janval que les bâtiments seront reconstruits, un pour les garçons et un pour les filles et seront de nouveau occupés en 1958.

Les orphelins se faisant de plus en plus rares, une autre catégorie d’enfants prend place insensiblement, « les cas sociaux ». 

En 1978 une convention est passée avec la DDASS.

L’établissement NOTRE DAME DES FLOTS, réunissant les œuvres « Petits mousses » et « Sainte Elisabeth » permet d’avoir un prix de journée.

En septembre 1984, la Direction de l’Etablissement n’est plus assurée par une sœur, mais par un Directeur nommé par le Conseil d’Administration.

Les sœurs travaillent à la maison d’enfants jusqu’au mois de juillet 1990.

C’est le 30 août 1990 qu’elles quittent définitivement Dieppe.

Sr Thérèse Caltagirone