Clôture du Jubilé

En ce jour où nous clôturons l’année jubilaire du 400ème anniversaire de la « Lumière de Pentecôte » de Louise de Marillac, regardons de plus près comment sainte Louise achevait ses correspondances.

« L’amour de Jésus crucifié »

Chacune, chacun de nous, utilise certaines expressions au détriment d’autres, de même sens. Louise de Marillac avait, elle aussi, ses préférences. Ainsi emploie-t-elle très souvent cette expression : « L’amour de Jésus crucifié » qui concluait quasiment toutes ses lettres. Voyons ce que peut exprimer ce choix.

Tout d’abord, il est important de remarquer que le mot central de cette expression est :  JÉSUS. Louise est une chrétienne, instruite et guidée par la Parole de Dieu.  Elle sait par expérience, étude et conviction que le Christ est le centre de notre foi et qu’il est incontournable pour emprunter le chemin de Dieu :

« Personne ne va au Père sans passer par moi » (Jn 14, 6)

Quant au tout premier mot de la citation, L’AMOUR, placé juste devant Jésus, il nous laisse entrevoir un sommet. Rien n’a de valeur sans lui :

« S’il me manque l’amour, je ne suis rien ! » (1 Co 13, 1)

Il est la première condition pour rencontrer le Dieu vivant :

« Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu » (Jn 4, 8)

Déjà, Louise avait-elle écrit, sur un de ses tableaux célèbres : « Jésus, c’est le nom de celui que j’aime ».

Mais pourquoi notre fondatrice éprouve-t-elle le besoin de préciser : « Jésus crucifié » ?  C’est d’abord qu’elle retrouve là le kérygme de la foi de l’Eglise :

« Christ est mort et est ressuscité le 3ème jour » (Rm 8, 34)

Pourtant, elle aurait très bien pu ajouter, comme qualificatif : « serviteur du Père » ou bien « évangélisateur des pauvres » ou encore « doux et humble de cœur »…

Mais, c’est forte de sa foi solide et nourrie par la Parole – n’oublions pas, à son époque, qu’elle était l’une des rares femmes qui avaient le droit de lire la Bible – et parce qu’elle a connu, elle-même, la souffrance dès son plus jeune âge, qu’elle s’est mise au service des petits, des humiliés, des souffrants de toutes sortes… qu’elle a été particulièrement sensibilisée à cette réalité de nos vies qui touche de si près toute notre humanité, à travers les siècles.

D’ailleurs, Louise se référait souvent à l’apôtre Paul qui proclamait :

« Je n’ai rien voulu savoir d’autre que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » (1Co 2,2)

Efforçons-nous donc, en ce jour de clôture du Jubilé, de goûter toute la saveur doctrinale et spirituelle d’une des expressions favorites de notre Fondatrice, marquée, en profondeur, par la Parole de Dieu, la foi de l’Eglise au XVIIème siècle et l’accompagnement de Monsieur Vincent. C’est le chemin sur lequel nous sommes tous invités à avancer ensemble.