Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul

Province Belgique-France-Suisse

Nous avons vraiment vécu un temps très fort avec le témoignage de sœur Tonja Tushi, Albanaise du Kosovo le mardi 8 octobre au matin

Voici quelques extraits du témoignage de sœur Tonja

J’ai été invitée sur la proposition de Sr Françoise Petit pour passer quelques moments avec vous afin de vous faire connaitre la Région d’Albanie qui comprend l’Albanie et le Kosovo.

Je peux vous confirmer que malgré les grandes difficultés rencontrées dans la vie quotidienne, je me sentais toujours très heureuse au service des plus démunis. C’est seulement lorsqu’on donne tout qu’on reçoit tout…

De profession je suis infirmière, de vocation FDLC et par obéissance je fais ce que la Compagnie me demande. L’obéissance n’est pas un sujet qui passionne tellement, surtout quand nous nous trouvons devant une responsabilité qui secoue notre vie, arrache le cœur et nous prive temporairement de joie.

Chaque fois, lorsque la Compagnie à travers les Supérieurs me demandait quelque chose, je me disais « Tonja tu ne peux pas reprendre ce que tu as déjà donné à Dieu ». Malgré les peurs, les incertitudes, j’ai toujours accepté la volonté de Dieu et cela m’a aidée à gagner une paix intérieure. 

C’est en 1995 que je suis allée en Albanie, dans ce pays post communiste où dominait le chaos, tout était inimaginable. A cause de cette situation très difficile, la Visitatrice m’avait dit d’essayer une année et j’y suis restée 22 ans !

En Albanie j’ai travaillé comme éducatrice dans une école maternelle pendant 2 ans, dans les temps libres comme volontaire à l’hôpital, je faisais aussi la catéchèse aux enfants et aux adultes, je préparais les couples au mariage …etc. J’avais commencé également à traduire certains documents vincentiens en albanais.

En juillet 2000 encore un nouvel appel, quitter ces services et devenir secrétaire et conseillère régionale. Tous mes rêves disparaissent. Je vais à Durrës à la Maison régionale où les conditions de vie étaient très dures, peu d’électricité, peu de chauffage en hiver

Aucune connaissance pour le service demandé. Devant moi c’est une page blanche qu’il me faut remplir. Dieu a voulu que je me dépouille totalement de mes désirs de servir les pauvres et les malades.

En 2007 j’ai été nommée Responsable régionale, mission que je ne pensais pas pouvoir remplir.

En 2014 je finis ce service et voulais me reposer un peu, mais les Supérieurs me demandent d’être Sœur Servante dans la Communauté de Shkodër où je n’avais aucun désir d’aller. Oui encore l’obéissance… Dieu bénit cette obéissance en me donnant de la joie au service des pauvres, des compagnes, des jeunes… Puis un autre appel au service du Secrétariat général.

Je dis au Seigneur que veux- tu de moi ? Ai-je encore besoin de conversion ?

Dieu m’a confié ce service actuel pour lequel je ne me sentais pas capable et avec son aide j’essaie de l’accomplir sereinement.

Merci sœur Tonja pour votre simplicité et la force de la Foi que vous nous avez communiquée, nous vous assurons de notre reconnaissance et de notre prière.

Sœur Denise, pour le groupe

Visite des Archives de la Maison Mère

Sœur Magdalena Hubru, une sœur passionnée par l’histoire de la Compagnie.

Le mardi après-midi, nous nous sommes rendues aux Archives de la Compagnie et pendant deux bonnes heures nous avons parcouru un peu d’histoire de celles et de ceux à qui nous devons tant.

A travers les lettres, les livres, les portraits, sœur Magdalena nous a transmis sa passion, ses découvertes à travers les originaux des lettres de nos Saints Fondateurs. Elle nous a fait l’éloge des sœurs précédentes qui lui ont transmis le flambeau. Toujours en recherche à travers les ombres, les lumières de la vie de nos prédécesseurs, Filles de la charité ou Lazaristes.

Si tous les documents étaient rangés côte à côte, ils mesureraient 1Km 500. Pour sœur Magdalena, cette richesse la passionne.

Avons-nous, nous aussi, cette soif de nous plonger dans tous les documents que nous recevons de la Compagnie, de la Congrégation de la Mission ?

Nous étions 18 sœurs à nous retrouver avec joie, pour notre session biannuelle, arrivant paisiblement le lundi 13 mai dans la soirée à l’ALM. Le mardi, Sr Jacqueline BONKOTO nous a parlé du CONGO et l’après-midi nous avons visité l’église SAINT IGNACE, rénovée depuis peu avec le Père AUBERT chapelain de l’église. Puis Sœur Françoise PETIT est venue partager la soirée avec nous. Le mercredi matin fut réservé au bilan.

Sœur Jacqueline nous a partagé l’histoire de l’arrivée des sœurs au Congo ainsi que la vie des 15 communautés.

Quelques dates :

1925 : arrivée des 1ères sœurs au Congo.

1936 : le Congo qui dépendait de la Belgique, devient une Vice-Province.

1967 : le Congo devient une Province autonome.

1971 : arrivée des sœurs à Brazzaville qui fait partie de la Quasi-Province de Paris.

1982 : la Quasi-Province du Congo/Brazzaville est officiellement rattachée à la province du Congo, alors province du Zaïre.

2006 : les sœurs arrivent en Tanzanie

La province du Congo est implantée dans 3 pays :

– La République démocratique du Congo (RDC) avec 10 communautés.

– La république du Congo (RC) avec 4 communautés.

– La République unie de Tanzanie avec 1 communauté.

Secteurs importants dans toutes ces communautés :  L’enseignement, le médical et le social.

Après la présentation du diaporama un échange très intéressant s’en est suivi. Sœur Jacqueline nous a parlé de son pays avec cœur et enthousiasme. Elle va y retourner bientôt ; elle pourra compter sur notre prière pour sa Province et la mission qui lui sera confiée.

L’après-midi nous sommes allées visiter l’église Saint Ignace, nouvellement restaurée, guidées par le Père AUBERT, Chapelain de l’église. Elle est invisible de la rue, de style néo-gothique, aux proportions considérables (50 m de longueur, 23 m de hauteur sous voûtes). Elle a toujours été l’église des Jésuites à Paris, mêmes si ceux-ci ont dû quitter les lieux à plusieurs reprises. Puis à travers les chapelles latérales, le Père nous dresse l’histoire de Saint Ignace et de ces compagnons.

 Les jeux de lumière rendent l’édifice encore plus beau. « Les jésuites ont toujours été convaincus que l’art sous toutes ses formes est un lieu de mission. Ce projet d’art contemporain a été conçu pour aider les fidèles à entrer dans la prière et dans une démarche spirituelle missionnaire à la suite du Christ. »  Père Aubert

Au cours de cette rencontre nous avons aussi partagé notre mission, nos différentes insertions et ce qui nous fait vivre.

Quelques expressions des sœurs au cours du bilan :

  • Les témoignages des sœurs nous rapprochent de tous ces pays, nous ouvrent à l’internationalité de la Compagnie, alimentent notre prière.
  • La vigueur de la jeunesse, le message d’espérance, la force de la foi.
  • Nous avons apprécié la visite de l’église Saint Ignace avec le Père Aubert pour guide ; maintenant, quand nous y entrerons, nous la verrons autrement, chargée d’histoire.
  • Nous apprécions toujours la soirée passée avec Sœur Françoise Petit ; la proximité de la Maison Mère.
  • Bonne organisation des journées, bien préparées, nous prenons le temps, nous ne sommes pas bousculées.
  • Nous sommes heureuses de nous retrouver. Groupe « sympa » !

La prochaine rencontre aura lieu les 7,8,9 Octobre 2019 à l’ALM

Arrivée paisible le lundi 15 octobre au soir.

Mardi 16 octobre : témoignage et visite sur les pas de St Vincent, rencontre en soirée avec sœur Françoise Petit.

mercredi 17 octobre : partage et bilan

Ces journées sont vraiment appréciées et sont un temps de partage sur notre vécu, un temps de ressourcement Vincentien et un temps spirituel par tout ce que nous recevons et découvrons. La proximité de la Maison Mère où nous nous retrouvons pour prier est pour chacune une joie.

Mardi matin
Nous avons été très touchées par le témoignage interpellant de Sr Bernadette sur son pays, le Burundi. Elle a partagé avec beaucoup de simplicité sa vocation, ce que les sœurs vivent encore aujourd’hui dans son pays. La guerre l’a empêchée d’être scolarisée normalement mais elle s’est instruite à la manière de Marguerite Nazeau. Dieu fait son chemin à travers les événements…, elle nous a partagé comment elle a reçu sa vocation des autres…
Nous avons été touchées par la persévérance des sœurs à rester au pays malgré ce climat de peur, de guerre, avec le risque d’être dénoncée, tuée… Le village connaît maintenant un climat de paix grâce au témoignage des sœurs de la communauté qui restent sereines et se donnent à plein au service des plus démunis.
Nous avons découvert qu’après le génocide, la paix est loin d’être acquise !

Mardi après-midi
Visite à Clichy avec un excellent guide, Monsieur Alain vraiment imprégné de l’Esprit de Saint Vincent et qui pour nous faire une surprise nous a allumé toute l’église, nouvellement rénovée, c’est une splendeur. La statue de Mon-sieur Vincent, avec 2 enfants dans les bras nous accueille. Nous touchons du doigt combien cette paroisse est fidèle à l’Esprit de St Vincent.

Puis en fin de visite, ce fut un temps de prière à Saint Vincent où tout respirait de sa pré-sence. En voici quelques éléments. Notre guide a prié avec nous.

Vincent-de-Paul, homme à la foi inébranlable, exemple d’espérance dans les combats de la vie, témoin insigne de la charité du Christ. Prie pour nous !

Comme un grand feu qui chante et danse et nous éclaire,
Un feu vivant, un feu puissant.
Comme un grand feu, une espérance qui libère
Il est présent Monsieur Vincent (Bis)
Il est présent…

(conf. du 27 juillet 1653)

« … Une de mes grandes consolations c’est de savoir que la Compagnie ne fait rien sans permission, et c’est la récompense que Dieu donne, s’il en donne dans ce monde aux supérieurs. J’ai eu cette récompense quelquefois. Je ne devrais pas parler de moi, pauvre pécheur et misérable que je suis. J’ai été curé des champs (pauvre curé !). J’avais un si bon peuple et si obéissant à faire ce que je lui demandais que, lorsque je leur dis qu’il fallait venir à confesse les premiers dimanches du mois, ils n’y manquaient pas. Ils y venaient et se confessaient, et je voyais de jour en jour le profit que faisaient ces âmes. Cela me donnait tant de consolation, et j’en étais si content, que je me disais à moi-même : ” Mon Dieu, que tu es heureux d’avoir un si bon peuple ! ” Et j’ajoutais : ” Je pense que le Pape n’est pas si heureux qu’un curé au milieu d’un peuple qui a si bon cœur.”
Et un jour Monseigneur le cardinal de Retz me demandait : “Eh bien ! Monsieur, comment êtes-vous ?” Je lui dis : ” Monseigneur, je suis si content que je ne le vous puis dire.” – ” Pourquoi ? ” – ” C’est que j’ai un si bon peuple, si obéissant à tout ce que je lui dis, que je pense en moi-même que ni le Saint Père, ni vous, Monseigneur, n’êtes si heureux que moi. ” Oui, mes sœurs, cela donne une consolation admirable quand on voit un troupeau marcher dans l’obéissance. »

Saint Vincent, toi l’ami
Des pauvres et des petits,
Apprends-nous, chaque jour
A servir Jésus-Christ…

Mercredi matin, au bilan de cette journée, nous étions toutes unanimes de dire notre joie pour les richesses reçues avec le désir de les partager en communauté.

Sr Denise Ruaudel
  • partage sur la vie des communautés au Cameroun par sœur Conception, sœur servante à la communauté Sainte Marie à la rue du Bac.
  • sur les pas de sœur Rosalie et Frédéric Ozanam

Nous avons apprécié les relations simples et fraternelles entre nous et la qualité de préparation de ses journées qui nous ont permises de vivre un bon temps de détente et de ressourcement. Nous sommes contentes d’être nombreuses avec une bonne ambiance, très sympathique

  • Sœur Conception nous a partagé la vie de nos sœurs au Cameroun à l’aide d’un montage très clair et très vivant. Son intervention a été très intéressante tant sur le plan de la connaissance du Cameroun que sur la situation de la Compagnie dans ce pays et la vie des communautés locales. Elle nous a fait aimer le Cameroun où elle a été comme missionnaire de nombreuses années, elle nous en a parlé avec enthousiasme.

Nous avons admiré la foi et le courage des sœurs vivant dans le nord du pays qui malgré les dangers encourus par la présence de Boko Aram, restent fidèles au service des pauvres. Refaire le choix de rester ou de partir ? Celles qui étaient en danger ont opté pour rester car elles se sont senties suffisamment fortes… malgré la souffrance l’amour des gens est primordial.

Le Cameroun est une Province jeune. Nous avons apprécié d’être auparavant sensibilisées par un livret relatant la première mission en 1970.

Les difficultés de la mission (climat, alimentation, logement…) toutes les pauvretés de ce peuple. L’éloignement des communautés entre elles par la distance entre le nord et le sud, le train étant moins cher que l’avion. Les sœurs sont conscientes malgré tout qu’elles sont plus riches que les pauvres. Elles doivent s’alimenter correctement pour être performantes auprès des pauvres.

Nous avons ressenti l’invitation et la nécessité de prendre en charge ces missions par la prière et l’aide de ce que nous pouvons apporter matériellement (layette pour la pouponnière par exemple).

Nous sommes loin de nous rendre compte des difficultés que les habitants rencontrent : pauvreté, misère…

Que faire ? Aide pécuniaire ? Prier ?…

Cette ouverture à l’internationalité de la Compagnie est très importante, le même esprit anime les sœurs au Cameroun, l’esprit de St Vincent est bien présent.

Merci Sœur Conception pour le témoignage de vie. C’est grâce à vos prières nous dit-elle que la mission vit : « Est-ce que je prie assez pour les missions ? Pour les sœurs qui œuvrent ? Pour les pauvres ?

  • La visite sur les pas de sœur Rosalie a été également bien documentée et très vivante, depuis les lieux où sœur Rosalie a vécu et prié, jusqu’à sa tombe toujours fleurie où nous nous sommes recueillies. Ce pèlerinage nous a donné un élan, son esprit vit encore aujourd’hui sans oublier sa collaboration avec Frédéric Ozanam

Nous avons particulièrement admiré l’église Saint Etienne-du-Mont et son Jubé, unique dans Paris avec la présence de jeunes scolaires de Liesse s’exerçant pour le concert du soir

En conclusion

Positif : le climat du groupe, chacune se sent à l’aise et en confiance, l’accueil est chaleureux où l’on se sent tout de suite à l’aise. L’intervention de sr Conception, très claire, très interpellante, elle a mis l’accent sur « le grain tombé en terre », le don de sa vie, mais qu’en faisons-nous ? Comment répercuter dans nos communautés ?

Cela nous rapproche de celles qui sont au loin, nous portons des visages, c’est aussi un soutien pour nous dans notre mission. C’est une ouverture, un lien plus fort avec la Compagnie. Nous nous réunissons au 67 rue de Sèvres en proximité de la Maison Mère, ce qui nous donne la possibilité de temps de prière.

Négatif : la rencontre est bien préparée en amont mais nous ne voulons plus entendre la réflexion « elles vont se promener » ce n’est pas une promenade, c’est de la culture Vincentienne et communautaire

Pour améliorer : partager un fait vécu dans sa vie de tous les jours, prendre le temps de s’écouter

Une proposition : se rendre sur 3 jours, à Chatillon

Sr Denise Ruaudel

Anciennement “Services communautaire”

Nous rejoignons ainsi le Projet Provincial dans la piste 5

Prenons en compte l’internationalité de la Province : sensibilisons-nous à sa nouvelle réalité. Apprenons à connaître, intégrer et respecter nos différences de culture et de langue.

L’esprit de communion dans une Compagnie internationale

 “Parce que la Charité du Christ est universelle, notre service du Christ dans les pauvres renforce notre esprit de communion et notre appartenance à une Compagnie internationale.” (DIA p. 19)

“OSONS nous ouvrir davantage à la dimension internationale : valorisons nos différences comme des richesses, intensifions le dialogue interculturel dans l’écoute et le respect, facilitons l’apprentissage des langues…” (DIA p.20)

Nos rencontres s’organisent en trois temps :

  • Témoignages de sœurs en mission à la rue du Bac. Elles nous partagent la vie dans leur pays. Ce temps est vraiment riche et fraternel.
  • Visite des lieux Vincentiens dans Paris.
  • Échange et bilan de ce que nous avons découvert.

Coordinatrices du groupe :                Sr Denise RUAUDEL Canteleu

                                                                   Sr Geneviève DOUCET EPINAY SOUS SENART

Rythme des rencontres : deux fois par an

Prochaine rencontre : 7,8,9 Octobre 2019 à l’ALM