Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul

Province Belgique-France-Suisse

Fontenay-le-Comte est une commune de l’Ouest de la France, sous-préfecture du département de la Vendée dans la région Pays de la Loire.

Vers 1130, un « Hôtel-Dieu » ou « Hôpital Saint Jacques » fut édifié par Guillaume X, Duc d’Aquitaine, dans le « quartier des Loges ». Il fut agrandi par Alphonse, Comte de Poitiers, frère de Saint Louis.

En 1280, il fut reconstruit par le Roi Philippe Le Hardi avec le concours de ses habitants qui étaient essentiellement : drapiers, tanneurs, boulangers, peintres…

 

Au XVIème siècle, cet Hôpital fut agrandi. Il possédait une petite chapelle dédiée à Saint Jacques ; en 1618, on y adjoignit un cimetière. Il recevait les malades de la Ville et les soldats de la garnison. Il y avait 12 lits pour les hommes, 11 lits pour les femmes et quelques chambres particulières. On y recevait les infirmes incurables et les malades graves. Ils étaient entassés à plusieurs dans un même lit, les plus valides couchant sur les dalles du dortoir, jonchées de paille changée tous les mois à peine.

 

En 1631, l’Abbé MOREAU, Curé de N. D de Fontenay, ému de la misère des pauvres malades acheta matelas et couvertures pour que chacun ait son lit. Il proposa la création d’un nouvel hôpital dit « Hôpital des Pauvres malades »

 

 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 

 

En 1633, la Direction de l’Hôpital est confiée à des « Dames de la Charité », dont les Confréries, fondées par Saint Vincent de Paul et Sainte Louise de Marillac, se répandent partout. Elles sont à l’origine du « Bureau de Bienfaisance ».

En 1662, Louis XIV prescrivit de créer dans chaque ville un « Hôpital Général ».

En septembre 1684, une ordonnance royale constatant que « l’Hôpital des Pauvres Malades » remplissait les conditions voulues, l’érigea en « Hôpital Général ». La chapelle fut construite et bénie en 1690. Les malades étaient soignés par des laïcs dévoués. Progressivement de grosses difficultés apparurent.

 

 

 

En 1714, il fut décidé de confier l’hôpital aux Sœurs de St Vincent de Paul. M. Bonnet, Supérieur de la Congrégation de la Mission ne donna pas une réponse favorable par « manque de personnel ».

En 1725, Soeur Julienne Jouvin, Supérieure générale des Filles de la Charité, et son Conseil (2), donnèrent un avis favorable à la demande des Administrateurs.  A cause des intempéries de l’hiver, trois Sœurs n’arrivèrent qu’en avril 1726 à l’Hôtel-Dieu.

Un contrat fut établi sur parchemin entre la Compagnie des Filles de la Charité et l’Administration le 26 mars 1728. Le 6 avril 1728, appelées par les Echevins (1) de la Ville, cinq Filles de la Charité arrivèrent à l’Hôpital Général. Les deux Hôpitaux formèrent deux Communautés avec leurs Sœurs servantes (Supérieures) respectives.

 

 

 

Au XVIIème siècle l’Hôpital Général ne recevait pas que les malades, mais aussi les mendiants de la Ville et des environs, qui étaient occupés à plusieurs métiers.

 

« Il y avait l’atelier à faire les lacets et des ganses, l’atelier à carder de la laine, à filer au rouet, à tricoter. Un maître d’école apprenait à lire aux pauvres. Dans cet Asile, se coudoyaient « bons pauvres », mendiants, vagabonds valides ou invalides, fous et furieux, enfants trouvés, soldats malades dont le nombre avait augmenté depuis la construction en 1750 d’une caserne ».

 

La Révolution allait provoquer des bouleversements considérables dans les Hôpitaux de Fontenay-le-Comte.

En novembre 1793, on commença à chasser six Sœurs. En janvier 1794, les huit dernières furent chassées de cet asile de la douleur où elles se dévouaient depuis 70 ans. Elles furent incarcérées jusqu’au mois de juin.

Une loi du 15 avril 1798 obligea les deux Hôpitaux à se réunir en un seul, route de Nantes dans l’ancien Couvent des Religieuses de Saint François. Le 10 mai 1800 le transfert était effectué. Cependant la laïcisation n’avait donné aucune satisfaction, ni au point de vue administratif, ni au point de vue hospitalier.

 

Le 22 mai 1801 un arrêté préfectoral rappelait les Filles de la Charité, de retour le 20 juin 1801.

 

Le 6 août 1839, un Traité est signé pour cinq Sœurs au Bureau de Bienfaisance. Le 26 mars 1847, il est approuvé par le Ministre Secrétaire d’Etat au Département de l’Intérieur le 26 mars 1847 .

 

 

 

EVOLUTION DU NOMBRE DES SŒURS

Années 1728 1794 1801 1900 1906 1910 1922 1934 1970
Soeurs 8 14 9 17 19 18 22 16 14

 

EVOLUTION DES OEUVRES

Les nouveaux services correspondent aux nouveaux besoins du Service ces Pauvres.

En 1854, un Orphelinat fut créé pour l’éducation et l’instruction des pauvres privés d’un milieu familial.

« Jusque-là, lorsque les circonstances amenaient une orpheline à l’hospice, elle était placée soit aux Enfants Assistés, soit dans les salles à titre d’infirmière ou employée dans l’Etablissement. La Commission Administrative, émue de cet état de choses et ne voulant pas confondre les orphelines atteintes par le malheur avec les Enfants Trouvés, décida en août 1854, l’ouverture d’un orphelinat ».

La bénédiction de l’orphelinat eut lieu le 15 août 1854, année de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, il s’appela « Orphelinat de l’Immaculée-Conception ».

« Les orphelines reçoivent des leçons de lecture, écriture et calcul ; elles apprennent la couture, le repassage du linge et les soins du ménage. Elles font aussi le raccommodage de l’Hôpital. Les principes religieux leurs seront enseignés qui leur serviront de guide pour le reste de leur vie. Les enfants étaient habillées fort simplement avec un bonnet de mérinos noir et des sabots à brides, sans chaussons ».

En 1865, Sœur Vérot, nouvelle Supérieure, institua la Communion en robes blanches et leur donna des souliers à trois œillets ; les fillettes passèrent d’1 heure de classe à 3 heures chaque matin.

Lorsque la guerre éclat en 1870, l’orphelinat comptait 70 enfants ; trois Sœurs en étaient chargées. L’Hôpital vit jusqu’à 300 blessés ou malades à la fois. Les plus grandes remplaçaient le jardinier parti à la guerre. En 1919, il ne restait que 18 enfants à l’orphelinat. Un « Etat des fondations » pour l’entretien d’orphelines mentionne les noms des bénéficiaires de ces fondations ; un « Registre » mentionne les noms des enfants de 1855 à 1929 avec les noms des bienfaiteurs qui se chargeaient de régler leur entretien.

En 1886, une Ecole est confiée aux Filles de la Charité n° 10 de la rue Barnabé Brisson. La Direction leur est enlevée en 1905.

En 1901, l’orphelinat était toujours annexe de l’Hospice, asile de jeunes filles pauvres, orphelines de père et de mère ou de l’un des deux, placée sous l’autorité de la Commission administrative. Il disposait toutefois d’une porte d’entrée qui lui est réservée. Il pouvait recevoir 50 enfants au maximum, de 8 ans à 16 ans, sauf exception après accord de la Commission administrative.

Le 10 août 1918, un certificat du Bureau de Bienfaisance indique :

« Par délibération du 2 mars 1874, la Commission Administrative de l’Hospice porte de 100 à 150 frs par an le prix de pension de chacune des orphelines entretenues à l’Asile annexée à l’Hospice. Cette augmentation reconnue insuffisante a de nouveau été révisée par délibération du 8 octobre 1907, approuvée le 18 décembre suivant, et stipulant que toute admission nouvelle à partir de cette date du 8 octobre serait comptée à 300 frs par an.

                                                                            Le Maire Président de la Commission Adve du Bureau de Bienfaisance. »

En 1928, l’orphelinat comptait : 15 orphelines : neuf de moins de 13 ans, deux de 13 à 15 ans et quatre au-dessus de 15 ans.

En 1940, création de la Maternité. En 1953, création d’une Clinique « ouverte » pour favoriser les visites des familles et la possibilité du choix d’un médecin. En 1955, ouverture d’un Pavillon pour les vieux ménages afin d’éviter la séparation des ménages à la retraite. En 1966, Fondation « Petit du Vignaud », une Maison de Retraite pour vieillards valides avec un confort et un cadre agréable.

 

 

                                                                          Le Service des Archives de la Province Belgique France Suisse

 

  • Echevins : magistrat municipal, jusqu’à la Révolution
  • Conseil : plusieurs sœurs aident la Supérieure générale dans le Gouvernement de la Compagnie

La colonie d’école pour enfants chétifs à As (Asch), commune néerlandophone de Belgique située en Région flamande dans la province du Limbourg, est un exemple du rayonnement d’une œuvre des Filles de la Charité, longtemps après le départ de celles-ci.

L’œuvre est fondée en 1927 sous les auspices de l’Œuvre Nationale des Colonies Scolaires Catholiques et grâce aux efforts et la générosité de la baronne Emilie de Beeckman, qui donnera son nom à la colonie.

Un contrat est signé la même année avec Sœur Baptizet, Visitatrice de Belgique. Les Sœurs quitteront en 1954, quand la direction deviendra entièrement laïque.

Il n’existe presque aucune trace de la communauté d’As dans les archives belges de la Compagnie. L’histoire des Filles de la Charité à As serait sans aucun doute tombée dans l’oubli, si un ancien habitant de la colonie, qui y séjourna dans les années 1980, n’avait pas voué récemment un livre très intéressant à son histoire[1]. Sa dédicace néerlandophone (photo 1) dans l’exemplaire destiné aux Sœurs, en dit long sur l’influence durable de leur charisme :

               Aux Filles de la Charité,
          Ce petit bout d’histoire, de ce que vous avez aidé à créer et de ce que vous avez construit de telle façon, que cela a pu durer pendant tant d’années.
              D’une même voix avec celles de tous les enfants, et jusque dans les années 2000 : Merci !
                                                                                                                                     Pascal Tognon, Asch, 18.VI.2020

 

Le livre magnifiquement illustré nous apprend que les « Sœurs aux coiffes volantes » (comme elles étaient appelées par la population locale) se sont très vite intégrées dans le paysage de la petite commune limbourgeoise. Six mois avant la signature du contrat et leurs débuts officiels, elles étaient déjà présentes pour meubler et aménager les locaux et aider à constituer la nouvelle équipe : quatre puéricultrices, une infirmière, un directeur d’école, un enseignant de religion, deux institutrices et du personnel de cuisine et d’entretien. Cette colonie d’école pouvait accueillir 70 à 90 enfants à la fois, des filles entre 1927 et 1932, et à partir de 1932 uniquement des garçons. La direction générale était entre les mains de la Sœur servante.

Les enfants venaient surtout des milieux défavorisés de la région bruxelloise, ce qui explique que la colonie et ses classes avaient un fonctionnement bilingue, néerlandais et français. Ils restaient entre 3 et 9 mois au milieu des forêts de pins pour reprendre des forces, gagner en poids et capacité pulmonaire et se débarrasser de leur état prétuberculeux, tout en suivant des cours comme dans une école normale.

« L’idée d’une nouvelle Évangélisation pour sauver les âmes des enfants et de leurs parents qui s’étaient éloignés de la religion catholique, avait certainement aussi sa part dans l’initiative ».

 L’effort des Sœurs, parfois épique, dans la maintenance et l’élargissement de l’infrastructure est aussi impressionnant que leur apport au bien-être physique et moral des enfants. Cet aspect matériel est souvent sous-estimé dans l’historique des communautés, surtout quand leurs débuts coïncident avec l’œuvre même.  

 

En arrivant à As, la première Sœur servante trouve le bâtiment principal « comme vide », sans confort, tel qu’un « château fantôme ». « Je ne trouvais rien d’autre que quelques chaises, quelques tables et, évidemment, l’indispensable », dira-t-elle beaucoup plus tard à un journaliste. L’arrivée des garçons, cinq ans après, nécessite de nombreux travaux. On construit sur le domaine une ferme des étables pour les vaches et des écuries pour les chevaux. On clôture un hectare de pré pour être utilisé comme pâturage. La maison inhabitée du gardien est aménagée pour abriter les cochons et les poules. La dépendance, qui servait autrefois de grande salle de jeux pour les filles, est transformée en atelier. Sur une partie des terrains on commence à cultiver le blé, le seigle et l’avoine, et une autre partie abrite un verger avec soixante-huit arbres fruitiers et un potager d’un demi-hectare.

Tout au long de leur présence à As, les Sœurs ont tout mis en œuvre pour s’adapter aux défis changeants de l’époque. Mais comme c’était souvent le cas pour des communautés vieillissantes en manque de vocations, les nouvelles normes d’après-guerre en matière d’hygiène, de diététique, de pédagogie et de logement les ont finalement contraintes à léguer leur œuvre à une direction laïque, qui était sans doute plus apte à faire face aux exigences de la modernité. Comme on l’a vu, leur esprit n’en a pas moins continué à exercer son influence bénéfique.

Il nous reste une dernière chose à rapporter, et pas la moindre. On l’oublie souvent, mais les communautés religieuses en Belgique ont joué un rôle vital dans la survie d’enfants juifs pendant l’occupation nazie. Voués à l’extermination dans les camps de la mort comme leurs parents, ces enfants ont souvent trouvé un abri dans des couvents ou chez des particuliers, grâce à l’intervention héroïque de réseaux juifs, chrétiens et communistes. Les Filles de la Charité d’As étaient, elles aussi, au rendez-vous de l’histoire.

Nous savons maintenant que la décision finale de cacher oui ou non des enfants juifs, revenait exclusivement à la Sœur servante[2]. La demande soudaine devant laquelle elle se trouvait quand on lui amenait des enfants à cacher, exigeait une réponse immédiate et discrète : il fallait surtout limiter le nombre de personnes à être mis au courant.

On aimerait aborder ici une poignée de sujets à la fois : l’extraordinaire indépendance d’esprit des Congrégations féminines, tellement négligée dans une certaine historiographie masculine ; la dynamique communautaire qui porte les forces individuelles à se surpasser ; ou le rôle parfois incroyablement exigeant des Sœurs servantes, qui devaient être à la fois mère, gardienne de la règle, conseillère spirituelle, organisatrice et, en cas de guerre et d’occupation, résistante. Mais l’espace nous manque. Limitons-nous à l’action concrète de Gabrielle De Backer, Sœur servante d’As pendant ces années noires. Il nous reste une photo d’elle, prise par des pilotes américains à Noël 1944.

Les quatre bâtiments qui composaient la colonie pendant l’occupation nazie, étaient reliés sous terre par un maillage de tunnels en brique. Tandis que les autres enfants se rendaient à la messe, Sœur Gabrielle allait chercher les nouveaux venus juifs, soi-disant pour un « petit boulot ». En réalité, elle les accompagnait personnellement dans les tunnels, d’abord une bougie à la main, ensuite dans l’obscurité totale, pour les rendre familier avec leur cachette future. Quinze garçons juifs purent ainsi échapper à une mort certaine.

 

Christof pour le Service des Archives de la Province Belgique-France-Suisse

 

Toutes les photos ©Pascal Tognon

 

[1] Pascal Tognon, Kolonie de Beeckman, Asch en haar kinderen 1927-2003 (Pascal Tognon, 2020)

[2] Suzanne Vromen, Hidden Children of the Holocaust. Belgian Nuns and Their Daring Rescue of Young Jews from the Nazis (Oxford University Press, 2008/2010)

 

La commune d’Algrange se trouve sur la rive gauche de la Moselle, proche des frontières de la Belgique, du Luxembourg et de l’Allemagne. Elle est

limitée au sud par les communes de Nilvange et de Knutange.

Algrange connaît une période de prospérité au début du XXème, grâce à ses quatre principales mines de fer (une dizaine de puits ouverts) et à une usine sidérurgique.

Commune sidérurgique située en Lorraine, Algrange fut jusque dans les années 1970 un des centres industriels les plus actifs de France.

Au gré des conflits, Algrange fut annexée à l’Allemagne de 1871 à 1918 et de 1940 à 1945.

 

Durant ces périodes, la Compagnie des Filles de la Charité institue la « Province Alsace-Lorraine » qui donne une autonomie à cette région pour le temporel, avec la nomination de Sœur BOURGER, Visitatrice à Belletanche (1), et un Séminaire pour la formation des jeunes sœurs.

(1) Belletanche fut rattachée à METZ en 1961.

Les deux Communautés d’ALGRANGE : la Maison de la Sainte Famille et l’Hôpital.

I – La Maison de la Sainte Famille 1910-1991

En 1908, les sœurs sont demandées par le curé de la paroisse pour soigner les malades de la cité industrielle. Sœur LENSBOURG, Visitatrice et Directrice du Séminaire de Belletanche, fait construire la Maison de la Sainte Famille, rue Marie Bouchet. L’abbé LAY surveille activement les travaux de construction qui débutent en 1909.

            Le 11 février 1910, la Maison est ouverte par Sœur KÏTTEN, qui reste peu de temps. Les deux sœurs BARROS-GOMES, Cécile et Agnès, quittent leur pays lors de la Révolution au Portugal en 1910. Ces deux Filles de la Charité arrivent à Algrange en juillet ; Sœur Agnès BARROS-GOMES est nommée Sœur servante de la Communauté.

En 1913, un cours technique privé d’enseignement ménager familial et un ouvroir sont créés pour les jeunes filles d’Algrange et Nilvange. Les Filles de la Charité animent cette école de sa création en 1939, puis de 1947 à 1977, soit pendant 56 ans.

            Au moment de la Guerre de 1914-1918, les hommes sont mobilisés et les mamans doivent travailler. Une crèche et un jardin d’enfants sont ouverts pendant cette période, auxquels s’ajoute un service de soupe populaire.

L’année 1918 donne à la Lorraine la joie de redevenir française. Une floraison d’œuvres paroissiales s’ouvre. La maison devient le lieu de réunions d’œuvres diverses : les Enfants de Marie, la Ligue de Jeunes, les « Louisettes », le Patronage, le Cercle d’Etudes, l’Action Catholique des Hommes, les Conférences Saint-Vincent-de-Paul.

Durant l’entre-deux-guerres, la Communauté compte dix sœurs pour : l’école ménagère, l’ouvroir, les écoles maternelles et le service des pauvres. Les sœurs ont la joie de présenter cinq vocations pour la Compagnie des Filles de la Charité.

En 1925, le cimetière d’Algrange reçoit, l’une après l’autre, les deux sœurs BARROS-GOMEZ, Cécile le 18 mars et Agnès le 13 avril, emportées par la même maladie.

La même année, un dispensaire et les soins à domicile sont ouverts à Nilvange-Konacker.

En octobre 1931, la soupe populaire est créée à la demande de la municipalité ; 60 soupes chaudes sont distribuées chaque jour au prix de 0.50 F l’une.

Un rapport sur les Œuvres de la Sainte Famille d’ALGRANGE 1938-1939 mentionne :

« La rentrée de l’Ecole Ménagère s’est faite avec 92 élèves, réduites à 66 en fin d’année scolaire. Il y a eu une participation de 20 élèves au Concours de broderie à Paris. L’école maternelle et le jardin d’enfants se maintiennent à 200 enfants environ… Au cours de l’année, on a enregistré dix mariages parmi nos jeunes filles… 205 repas ont été servis à des chômeurs de passage.

 

Pour le service des malades et des vieillards :

                                                                                                              ALGRANGE                  NILVANGE 

                                                                 Visites avec soins :                 5 919                         4 638 

                                                                 Soins au dispensaire :              600                            900

La maison de la Sainte Famille est ingénieuse ; et dans la nécessité de couvrir au moins son budget d’œuvre, elle a encore deux activités :

  • un service de blanchissage et de repassage, avec la clientèle des cantines,
  • des dames pensionnaires : une pensionnaire et deux personnes qui prennent le repas de midi.

            Avec la 2ème Guerre mondiale, la maison est occupée par les Allemands, elle devient annexe de l’hôpital ! Toutes les œuvres sont officiellement supprimées durant l’occupation mais les Filles de la Charité continuent clandestinement et partiellement les œuvres.

Durant la période de l’Occupation (1939-1944), trois sœurs sont affectées à l’hôpital d’Algrange, puis elles reviennent à la Communauté de la Sainte Famille, devenue annexe de l’hôpital.

En 1944, les difficultés sont grandes pour remettre la maison en marche. Le service des malades à domicile reprend.

            1945 fut la fin d’une dure épreuve ! Les œuvres revivent et évoluent selon les circonstances, les besoins de la Région, les appels de l’Eglise. Un foyer d’anciens est ouvert, géré par la commune.

            En 1947, le maire d’Algrange demande aux Filles de la Charité de prendre la Direction de deux écoles maternelles et d’un jardin d’enfants. Ce dernier sera confié à une directrice laïque bien connue des sœurs. Par la suite, la communauté n’a plus la direction de ces écoles.

En 1949, réouverture de l’école ménagère par sœur STOFFEL.

            Dans les années 1960, les soins à domicile s’étendent à Angevillers.

            En 1968, par suite de la suppression des écoles ménagères et par décision de l’Etat, l’école se transforme peu à peu en lycée professionnel avec contrat d’association. Les soins à domicile sont maintenus ; une infirmière laïque prend la relève. Les sœurs prennent en charge les catéchismes avec le clergé et les responsables laïcs.

La fonction de Supérieure et de Directrice de l’école ménagère est assurée par la même sœur. Mais de 1968 à 1977, les deux fonctions sont séparées.

En 1986, un restaurant scolaire est ouvert.

En mai 1991, la Communauté de la Sainte Famille est fermée !

Après 80 ans de présence dans la Cité « Aux Quatre Mines », les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul quittent définitivement Algrange.

II – L’Hôpital des Mines et Forges 1919-1968

 

            L’Hôpital a été construit en 1899. Dès l’année 1919, Algrange s’agrandit avec le développement de l’industrie, les Filles de la Charité sont appelées pour le service des mineurs et de leurs familles.

Sœur BARROS-GOMES relate : « Après le départ des médecins allemands, un médecin français se présente à Belletanche pour demander des Sœurs pour l’Hôpital des Mines à Algrange. Il insiste auprès de Sœur Visitatrice et du Directeur et a gain de cause. Les Sœurs allemandes de la Croix Rouge resteront jusqu’en septembre ; nous serons cinq pour remplacer onze Sœurs bien stylées ».

Le 22 juillet 1919, un traité est passé à Metz entre :

  • Messieurs les Administrateurs de l’Hôpital des Mineurs d’Algrange, représenté par Monsieur le Docteur GRIMAULT
  • et Sœur LENZBOURG, Visitatrice des Filles de la Charité de la Province Alsace-Lorraine

Les sœurs prennent la Direction de l’hôpital en août 1919. Cinq sœurs arrivent de Belletanche et l’année suivante quatre autres sœurs les rejoignent.

Sœur BARROS-GOMES, Sœur servante de la Sainte Famille, s’occupe des deux maisons. Elle fait savoir qu’elle ne pourra pas continuer et que plus tard il sera préférable que la Sœur servante soit une sœur française mais l’allemand est encore précieux pour s’occuper des malades. L’hôpital connaît une surcharge de travail à cause de l’épidémie de typhus : pas de messe à l’hôpital, et l’église est éloignée. Elle espère une sœur pour la Pharmacie.

« Actuellement, nous avons 97 malades dont 25 espagnoles malades de fièvres intermittentes qu’elles ont apportées d’Espagne. Le médecin chef est français, les autres sont lorrains et alsaciens. Le directeur de l’usine se montre très bienveillant ainsi que les directeurs des quatorze mines dont les malades ont droit à l’hôpital… ».

En janvier 1920, Sœur VOISIN demande une sœur pour la chirurgie, la dépense et la veille. En février, elle signale à nouveau le besoin urgent d’une sœur.

Sœur BLANCHOT est à Algrange de juillet 1924 à juillet 1937 ; elle deviendra Supérieure générale en 1946.

Dans cette région très industrielle où se trouvent mélangées nationalités et religions, nombreux sont les malades, blessés des usines et des mines, qui viennent recevoir les soins. Cette région très ouvrière est bien destinée aux Filles de la Charité pour le service des pauvres.

Mais la Compagnie des Filles de la Charité connaît une diminution des vocations ; il faut envisager de restreindre le nombre d’établissements. Les choix sont difficiles : « Un personnel hospitalier qualifié pourra pallier le départ des sœurs infirmières sans que le malade en souffre ; le départ des sœurs de la Sainte Famille entraînerait la suppression de l’école ménagère. Ainsi la communauté de l’hôpital disparaîtra plutôt que la communauté de la Sainte-Famille ».

Le départ de la communauté de l’hôpital a lieu le 30 mai 1968.

Le service des Archives de la Province Belgique-France-Suisse

Dans le VALAIS, au sommet du village de BAGNES, l’Asile de la Maison de La Providence à MONTAGNIER est fondé en 1926, grâce à Mademoiselle Eugénie GARD, originaire de cette ville, et à la générosité d’une bagnarde émigrée aux Etats-Unis vers 1870, Madame MERGEN-DELEGLISE. Les fondatrices décident de recevoir des femmes âgées de la Commune, infirmes, fragiles. Une maison est construite pour accueillir quinze personnes ; elle s’agrandit en 1930 grâce à de nouveaux donateurs.

En 1940, le Comité local fait appel aux Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul. Un contrat est signé avec la Supérieure de la Providence de FRIBOURG. Les hommes âgés sont admis à leur tour.

Tandis que le Général de Gaulle adresse de Londres son appel du 18 juin, les premières Filles de la Charité arrivent à MONTAGNIER.

            « Nous étions trois sœurs et nous avons porté avec nous une petite statuette de la Sainte Vierge, qui vient de notre Maison Mère à PARIS. Elle est entrée la première à La Providence ».

Mademoiselle Eugénie GARD, l’âme de La Providence, décédée quelques jours plus tôt, ne vivra pas ce moment attendu.

Au début, la communauté compte trois Sœurs, puis huit. Les trois premières Supérieures qui ont marqué et développé l’œuvre sont :
Sœur Marie SCHERRER, Sœur Louise WIDDER et Sœur Cécile VORLET, ouvrières courageuses et clairvoyantes de la prospérité de la maison de La Providence. Leur rayonnement déborde la vallée de BAGNES et leur réputation s’est répandue dans tout le VALAIS.

La première Directrice est Sœur Marie SCHERRER de 1940 à 1945. L’activité des Sœurs donne un nouvel essor. Elles luttent dans des conditions d’hygiène très difficiles, contre des préjugés et des méthodes d’un autre âge. Leur pauvreté frise la misère.     

Sœur Marie écrit le récit de ces débuts :

            « Il y avait place dans la maison pour environ 30 personnes, 15 s’y trouvaient à notre arrivée, pour la plupart « bons enfants », comme nous les appelions. Elles avaient une mentalité difficile et étaient plutôt négligées. La vermine pullulait dans leurs lits, leurs vêtements et sur elles-mêmes. C’est avec courage et une grande confiance en Dieu que nous nous mîmes au travail afin de délivrer ces malheureuses de leur vermine, ce qui arriva après des mois d’effort et de peine… Nous n’avons trouvé à notre arrivée aucune provision, un peu de linge seulement se trouvait à disposition. Il était donc de toute urgence de se mettre au travail avec courage et de commencer à planter des légumes… Au printemps 1941, nous avions déjà quelques hommes, mais les   femmes formaient la majeure partie de nos gens… La guerre se faisait aussi sentir chez nous… A ce moment-là nous étions fort pauvres. Au cours de l’hiver 1941-1942, la Sœur Directrice se vit dans l’obligation de      demander au Révérend Curé et aux autorités la permission d’aller mendier des pommes de terre… Le 15 septembre 1941, Sœur Rosalie EGGS nous arriva comme Sœur-cuisinière. Elle fut la bienvenue, nous l’attendions depuis si longtemps ».

Ecoutons Sœur Catherine RAEMY, qui comme tant d’autres sans doute, a tout donné pour les plus démunis, son cœur et peut-être sa santé :

           « Au début, dans la première maison, je m’occupais d’une trentaine de femmes : pas de douches, pas d’élévateurs, des armoires seulement dans les couloirs, pas d’eau chaude. Chaque matin, je chauffais l’eau avec du bois pour laver les pensionnaires. Pour les sortir de la baignoire, je retirais d’abord l’eau, puis y entrais pieds nus pour les saisir par les épaules et les hisser sur leur chaise ; certaines arrivaient avec leur bois de lit plein de puces et de punaises qui attaquaient les Sœurs… Bientôt 70 pensionnaires, 2 Sœurs et peu d’employés. Au plus nous serons 9 Sœurs, pas un jour de congé ; nous veillions les mourants. L’eau de la machine à laver était chauffée au bois et au charbon. Des hommes arrivaient dans la maison ; ils n’avaient jamais dormi dans un lit. L’un d’eux a dormi quelque temps avec les cochons ».

De 1945 à 1954, la Direction est reprise par Sœur Louise WYDER, puis Sœur Cécile VORLET de 1955 à 1961. Le nombre de demandes augmente, aussi une aile à deux étages est bâtie, ainsi qu’une chapelle plus spacieuse. Des pensionnaires sont reçus pour des séjours temporaires. Les Sœurs visitent aussi les malades des villages et réunissent les enfants pour la Croisade eucharistique (1).

En 1956, l’annexe et les dépendances sont construites. Plus de 110 pensionnaires peuvent être accueillis. Une grande et belle chapelle est édifiée en 1960.

            « Si à l’arrivée nous sommes trois, nous étions neuf dans les années 1960 accompagnées d’une dizaine d’aides s’occupant des soins, de la cuisine, du ménage, du jardin… On trouve souvent les mêmes pensionnaires assis dans la chapelle. Ils vont prier, un peu comme des moines, pour eux-mêmes et pour le monde ».

A partir de 1961, les prestations reçues favorisent l’arrivée des pensionnaires dépendants.

Sœur Cécile VORLET, venue dès 1940 à MONTAGNIER, est presque une des premières Sœurs à œuvrer à La Providence : 21 ans de travail, de dévouement, d’oubli total de soi.  Tout naturellement elle est devenue Supérieure.

            « Active et entreprenante, avec elle la Maison s’est agrandie et embellie, avec une nouvelle chapelle. Les Petits Croisés qu’elle dirige avec beaucoup de dévouement et de cœur ne connaissent que Sœur Cécile. Les vieillards de La Providence pleurent au matin de son départ en 1961. Les paroissiens se sentent un peu orphelins et les Chanoines de la cure regrettent celle qui les aidait dans leur apostolat. Les pauvres et les malades qu’elle réconfortait au cours de ses visites ou par le moyen de l’ouvroir paroissial, mesurent mieux maintenant le zèle qui paraissait tout naturel tant il était surnaturel ».

Hommage de la Paroisse de Bagnes.

En 1976, La Providence fête son 50ème anniversaire avec un MERCI à toutes celles qui travaillent à MONTAGNIER, à toutes celles aussi qui les ont précédées. La même année, une première Infirmerie est organisée.

En 1983, Sœur Janine ARNOLD succède à Sœur Cécile VORLET. En 1984, la structure compte 98 lits occupés pour un tiers par les habitants de la Commune et deux tiers par des gens provenant du Bas-Valais. La Communauté est composée de cinq Sœurs.

            « Sœur Rosalie mijote depuis plus de quarante ans d’excellents petits plats. A l’extérieur, des bancs et des tables entourées de fleurs et d’arbustes apportent une note de gaieté à l’ensemble résidentiel. Au centre, une statue de la Vierge de la Médaille miraculeuse, du haut d’un rocher, est illuminée la nuit ».

En 1988, La Providence devient une Fondation sans but lucratif, accueillant des dons et percevant des contributions.

Mais tout évolue… De 1988 à 1990, c’est la construction et l’aménagement du nouvel établissement moderne et fonctionnel pour 110 Résidents. Les résidents sont logés dans des pavillons ; ils reviendront dans leurs tout nouveaux quartiers à Noël 1990 pour leur bien-être !

En 1991, Sœur Rosalie EGGS fête ses 50 ans de présence de Sœur cuisinière à La Providence. Belle image de fidélité, de dévouement et d’endurance valaisanne. Un bienfaiteur a voulu marquer cet anniversaire en lui offrant un vol en hélicoptère. Sa santé robuste lui permet de monter dans un hélicoptère et de descendre le glacier de CORBASSIÈRE. Elle avait vu du pays avant de venir à BAGNES ! Sixième de neuf enfants, elle est née en Argentine. En 1921, elle n’a pas 10 ans lorsqu’elle vient dans le Valais d’où sa famille est originaire.

En 1994, une Direction laïque assure la continuité de l’œuvre avec beaucoup de compétence et de bienveillance aussi à l’égard des trois Sœurs toujours présentes qui assurent l’aumônerie et une présence auprès des Résidents et des familles.

Le 30 avril 2013, les Sœurs de La Providence quittent MONTAGNIER après une présence de 73 ans.

            « Celles qui nous ont précédées ont marqué l’histoire. Elles ont donné une âme à cette maison. »

 

                                                                                   Service des Archives de la Province Belgique-France-Suisse

 

(1) La Croisade eucharistique est née en 1914 dans le but de rapprocher les enfants de l’Eucharistie, suivant ainsi l’appel du pape Pie X. La croisade consiste à mettre l’Eucharistie au centre de la vie du Croisé. 

 

Santorin est une île des Cyclades dans la mer Egée, connue grâce à sa civilisation ancienne ensevelie sous les cendres volcaniques.

A la demande réitérée des Pères lazaristes et des Evêques de l’île, 5 jeunes Sœurs sont envoyées à Santorin par le Père Etienne, Supérieur général en 1841.

 

Ce sont :

  • Sœur Augustine Gosselet, Supérieure      
  • Sœur Félicité Lequette  
  • Sœur Marie Thérèse Gillot, infirmière
  • Sœur Marthe Lavirotte
  • Sœur Jeanne Jaume, décédée 6 mois après son arrivée.

 

Elles quittent Marseille sur un voilier le 11 août. Le 30 août, elles arrivent à l’île de Syros pour un contrôle sanitaire. Le père Joseph Doumerq, Prêtre de la Congrégation de la Mission, venu exprès de Santorin, les y attend pour les formalités. Le 2 septembre 1841 elles mettent pied à Santorin. La misère y est grande. Beaucoup de familles sont dans le dénuement extrême. Il n’y a aucune structure sanitaire pour leur venir en aide.

Tout au début elles logent dans les bâtiments des Pères avec une chapelle commune.  Par la suite Sœur Lequette aménage ceux des Sœurs.

Les Sœurs, en vraies filles de Saint Vincent, se mettent au travail. Elles apprennent le grec. Le dispensaire accueille les malades. Les médicaments apportés de France sont donnés gratuitement aux plus pauvres. Dès le 8 septembre, une classe commence pour les jeunes de 18 à 20 ans qui désirent apprendre à lire et à écrire, puis ce sera l’école. Sœur Lequette en a la responsabilité. La maison d’enfants reçoit les plus défavorisés. Deux fois par semaine il y a la visite à domicile, par des chemins raboteux, dans les 16 villages pour soigner ceux qui ne peuvent pas venir au dispensaire. En 1848, l’Association des Enfants de Marie procède à l’élection de leur première Présidente, Flora Delenda.

 

Même le Roi, Othon de Grèce, qui visite Santorin en 1849, s’intéresse à la mission des Sœurs. Grâce aux démarches et aux appels à l’aide du Père Antoine Heureux, de la Congrégation de la Mission, et de Sœur Gillot, un petit hôpital fonctionne en 1856. Sœur Gillot obtient l’exemption des taxes concernant les médicaments et le vestiaire venant de France. En 1866 elle écrit aux Supérieurs : la pauvreté des habitants est indescriptible. Beaucoup de gens sont désespérés, surtout les veuves et les orphelins.

En 1875, Sœur Gillot brosse un tableau :

  • 15 000 visites de malades au dispensaire dont 250 sont restés pour les soins
  • 400 visites à domicile
  • 2 orphelinats : 56 filles chez les Sœurs et 27 garçons chez les Pères
  • 150 élèves à l’école

Sœur Gillot a été décorée par la France de la Légion d’Honneur pour ses 50 ans de service à Santorin.

En 1888 après la guerre gréco-turque, la princesse Ghika de Roumanie s’engage à pourvoir pendant 10 ans l’entretien de 12 garçons et de 12 filles, orphelins de guerre. Avec l’accord des Supérieurs de Paris cette aide est attribuée à Santorin. En 1921, Sœur Izard ouvre un atelier de couture pour les jeunes sans travail. En 1924, le dispensaire compte 12 000 visites de malades et 300 sont soignés à l’hôpital.

Pendant la guerre de 1940 avec l’aide de la Commune de Santorin, les Sœurs se chargent de la soupe populaire. Elles ont 25 enfants à l’internat. La maison est réquisitionnée par les Italiens puis par les Allemands. Après la guerre, l’hôpital devient hospice pour les pauvres. Le dispensaire et la maison d’enfants fonctionnent à nouveau.

En 1956, le 9 juillet au matin, une éruption volcanique et un tremblement de terre de 7,5 sur l’échelle de Richter, provoquent 53 morts, 100 blessés, 529 constructions démolies et 1482 maisons très endommagées, dont les bâtiments des Sœurs. Ce qui va amener le retrait des 4 Filles de la Charité le 28 Avril 1957. Les Sœurs à Santorin ont toujours vécu très pauvrement, partageant parfois leur nourriture avec les plus pauvres.

Pour les services rendus aux plus pauvres aussi bien catholiques que qu’orthodoxes, la Communauté reçut, de donateurs, des champs de vignes dont le vin leur procurait certaines ressources.

 

Liste des Sœurs servantes durant les 116 ans à Santorin :

  • Sr Augustine Gosselet (1841 – 1852) appelée en France à la fin de son mandat
  • Sr Félicité Lequette (1844 – 1852) appelée en France ; 10 ans après elle est élue Supérieure générale de la Compagnie
  • Sr Marie Thérèse Gillot (1852 – 1898)
  • Sr Jeanne Marduel (1898 – décédée en 1900)
  • Sr Angèle Dubois (1900 – 1902 partie en Chine)
  • Sr Clémentine Maurel (1902 – 1908)
  • Sr Valentine Varipati (1908 – 1920)
  • Sr Joséphine Izard (1921 – 1928)
  • Sr Monique Pascaud (1928 – 1931)
  • Sr Gabrielle Levigne (1931 – 1938)
  • Sr Anne Lucie Plaurans (1938 – 1956 décédée peu avant l’éruption du volcan).

 

Quelques noms des Sœurs de la Communauté :

  • 1842, Sr Marie-Louise d’Aussac et Sr Catherine Dormal
  • 1844, Sr Henriette Limousin, Sr Denise Parazols et Sr Nicolette de Gelis
  • 1855, Sr Bonfort et Sr Boissade, enseignantes
  • 1856, Sr Antoinette Margel et Sœur Célestine Prindezi

Fermeture de cette première mission des Filles de la Charité en Grèce le 28 avril 1957 et départ des 4 Filles de la Charité :

  • Sr Mathilde Guinse et Sr Jeanne Stefanou rejoignent la Communauté de Syros Hermopolis.
  • Sr Marthe Anguelova, la Communauté de Ano Syros
  • Sr Joséphine Tallone, infirmière, la Communauté d’Istanbul Hôpital de la Paix.

Louange à Toi Seigneur Jésus.

 

Les Filles de la Charité en Grèce, pour le Service des Archives de la Province Belgique-France-Suisse

 

En 1433, le Duc de RASSAC, sans descendant, lègue son Hôtel particulier à la Ville d’Avignon, pour en faire un Hôpital.

En 1910, les Religieuses de St Joseph, n’ayant plus de recrutement, demandent à se retirer. Après de nombreuses démarches, le Président de la Commission administrative de l’Hôpital obtient du Conseil Municipal de faire les dépenses nécessaires afin d’aménager les locaux pour une Communauté de Filles de la Charité. Il en fait la demande auprès du Père FIAT et de Mère MAUCHE, Supérieurs de la Compagnie des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, pour envoyer des Sœurs à AVIGNON. Les 15 premières Sœurs arrivent le 30 Décembre 1910. Le nombre de vingt-huit Sœurs, établi dans le contrat, est atteint quelques mois après. Sœur REMISE, nommée Sœur servante, assure le bon fonctionnement de l’Hôpital grâce à ses qualités de gestionnaire et à la régularité de la Communauté. Au bout de quelques mois, la Croix-Rouge désire une Sœur pour la Direction de ses consultations ; une Fille de la Charité est nommée pour cette mission.

En 1912, une effroyable épidémie de fièvre typhoïde causée par l’impureté de la Durance, éclate en juillet et août. Mille deux cents cas sont signalés dans la Ville. L’Hôpital reçoit quatre cents malades civils et militaires.

Durant la Guerre de 1914, l’Hôpital accueille mille deux cents malades et blessés, sur place et dans les deux ambulances à sa charge. Chacune des six ambulances de la Ville est confiée à la direction d’une Sœur. En 1918, Sœur BIZEMONT est nommée Directrice du service d’Hygiène (tuberculeux) pour les consultations.

En 1914, quelques jeunes filles viennent régulièrement voir les Sœurs et forment un embryon de Patronage, lequel est toujours croissant. Une dame généreuse achète, pour cette œuvre, l’ancien couvent des Dames du Sacré-Cœur. Cette œuvre est confiée, jusqu’en 1923, à Sœur LEROY qui est ensuite nommée Sœur servante à PEN BRON. Un Patronage de petites filles durera une vingtaine d’années dans la Paroisse des Carmes, sous la conduite de Sœur Emilienne.

Dans la Paroisse Saint Agricol, les Religieuses ont dû quitter les Ecoles et Pensionnats en 1904. Une dame charitable achète l’immeuble et les Dames continuent de s’occuper des enfants, des pauvres et des malades. Pendant quelques années, une Sœur fait deux fois par jour le trajet de l’Hôpital à la rue Grande Fusterie, ce qui est très pénible surtout l’hiver.

En 1920, les Sœurs sont autorisées à ouvrir une maison : la Maison Saint Vincent. Les œuvres commencées péniblement, se développent peu à peu et deviennent florissantes. A la demande de la Commission Administrative, l’Ecole est reconnue par un Arrêté du 10 octobre 1923 pour la préparation au Diplôme d’Etat d’Infirmières Hospitalières qui vient d’être créé et rendu obligatoire pour exercer la profession.

Sœur REMISE est agréée comme Directrice. En novembre 1925, après deux années d’études, elle présente neuf candidates à Montpellier, dont quatre Sœurs. Elles sont toutes reçues avec de très bonnes notes. En novembre 1926, trois autres candidates ont le même bon résultat. Un nouvel Arrêté du 19 mai 1926, autorise l’Ecole à préparer les élèves aux examens donnant droit au titre d’Infirmière Visiteuse pour l’Enfance et la Tuberculose. Trois « Hospitalières » et trois « Visiteuses » obtiennent un succès complet aux examens en novembre 1927.

En 1927, après la mort de Sœur REMISE, Sœur BIZEMONT, son Assistante, la remplace comme Supérieure et Directrice de l’Ecole. Sur ses instances et celles du Vice-Président de la Commission Administrative, une Monitrice est demandée aux Supérieurs. Elle est envoyée de PARIS pour s’occuper des élèves. L’internat n’existant pas, il faut très vite l’organiser dans un bâtiment attenant à l’hôpital, au-dessus de la Communauté. A la rentrée de 1927, l’Ecole compte quinze élèves dont trois « Visiteuses d’Hygiène Sociale ». Un Arrêté du 8 septembre 1938, modifie l’appellation de « Visiteuse d’Hygiène Sociale » par « Assistante Sociale ». En octobre 1955, elles sont quarante « Hospitalières » et treize « Assistantes Sociales ».

En 1930, après le départ de Sœur BIZEMONT, la Commission Administrative a toujours désigné les Supérieures qui se sont succédées, pour diriger l’Ecole. Le nombre des élèves augmentant, une seule Monitrice ne suffit pas. En 1942, faute de Sœur, une laïque vient la seconder ; elle est chargée de la préparation des élèves « Assistantes Sociales ». Puis deux Sœurs sont monitrices des « Hospitalières » pour la formation théorique et pratique, l’une est chargée de la 1ère année, et l’autre de la 2ème année. Le nombre des succès égale le nombre des candidates.

La Communauté se retire en 1966…

 

AVIGNON – Maison SAINT VINCENT DE PAUL

8 rue Grande Fusterie et rue Saint Charles

 

En 1922, le 1er janvier, trois Filles de la Charité arrivent venant de l’Hôpital Sainte Marthe. Elles s’installent dans les locaux de l’ancien Hôtel de Tertulle. Sœur Agnès est la Sœur servante de la petite Communauté. A la demande du Clergé de Saint Agricol, les sœurs ouvrent une Crèche et un Centre d’œuvres paroissiales.

Au fil des ans, elles fondent un Foyer pour « Jeunes travailleuses », puis un Dispensaire pour assurer aux « pauvres » les soins médicaux, jusqu’en 1980. Un autre service est créé : « La goutte de lait ». Grâce aux biberons stérilisés et préparés à l’avance, les mamans nécessiteuses peuvent venir chercher chaque jour ce qu’il leur faut pour leurs nourrissons.

Avec l’imagination « constructive » des Sœurs, le vieil Hôtel de Tertulle se transforme peu à peu en Maison d’Enfants et d’adolescents.

En 1940, c’est l’ouverture d’un Jardin d’Enfants. Le nombre d’enfants augmente de plus en plus car à cette époque de nombreuses mamans travaillent hors de leur foyer. Pour les soulager, il s’avère nécessaire d’accueillir les enfants de 3 à 6 ans et de leur donner une éducation adaptée à leur âge. Les enfants qui fréquentent cette classe sont d’origine très modeste ce qui prouve le bien-fondé de cette entreprise.

Mais pour chaque nouvelle œuvre, il faut s’ingénier à trouver des locaux.

Après les tout-petits, il est demandé aux Sœurs de prendre la Direction de l’Ecole de l’Oratoire, rue Saint Charles. Il faut encore des ouvrières (une Sœur), et la chose se fait ; ainsi les enfants sont accueillis jusqu’à 14 ans. Il faut donner à ces adolescentes une formation qui les prépare à leur future tâche de maîtresse de maison. La Maison Saint Vincent de Paul devient un Etablissement Scolaire pour filles.

En 1942-1943, le rajeunissement de certains locaux et l’aménagement du 2ème étage favorisent l’installation d’une Ecole technique avec les Sections « Industrie de l’Habillement » et « Enseignement Ménager ».

L’augmentation très sensible du nombre d’élèves fait éclater le cadre paroissial. Il faut songer à un internat. Providentiellement les moyens sont trouvés : l’Ecole des Abeilles est née.

Au cours de la seconde guerre mondiale, les Sœurs travaillent en grande collaboration avec le Secours national. La Maison Saint Vincent est aussi un lieu de distribution de produits américains, en particulier des boîtes de lait ; Les sœurs servent également tous les jours des repas aux Pauvres.

Dès le début, en plus des œuvres de la Paroisse Saint Agricol, une Sœur est demandée pour s’occuper des enfants et des malades de la Paroisse Saint Pierre.

En 1960, c’est la fermeture de l’Ecole libre de l’Oratoire, par manque d’élèves en raison du dépeuplement du quartier ; celui-ci étant voué à un plan de rénovation.

En 1961, à la demande des employeurs locaux, une Section « Commerciale » est ouverte. L’Ecole devient Collège d’Enseignement Technique (C.E.T.).

En 1965, le « Contrat Simple » est signé avec l’Etat ; et en 1966, la Carte scolaire se met en place sur AVIGNON.

En 1969, s’adaptant aux exigences du temps et à l’évolution scolaire, les Sœurs ferment la « Crèche » et, quelques mois plus tard, le « Jardin d’Enfants ». Au C.E.T. s’adjoint une Section mixte de B.E.P.

En 1970, le « Contrat d’Association » est passé avec l’Etat. Si en 1940 le vieil Hôtel de Tertulle pose des problèmes d’aménagements, il en pose encore plus à cette époque car l’effectif est de 300 élèves dont 20 garçons et 40 pensionnaires.

En 1979, le C.E.T. « Les Abeilles » devient « Lycée Professionnel Saint Vincent de Paul ».

Et l’évolution continue… 1990, ouverture d’un Baccalauréat Professionnel Bureautique ; 1991, création d’un Centre de Formation Continue. En 1993, la Directrice est laïque ; le Lycée compte alors plus de 600 élèves.

En 2021, la Communauté se retire… 

 

Réalisé par le Services des Archives de la Province Belgique-France-Suisse en octobre 2021

 

Ce nom, Paroisse du Gros Caillou, vient d’une grosse pierre (limite de deux Abbayes) remplacée par la fontaine de Mars qui, du temps de Monsieur Vincent, a donné son nom au quartier.

 

1671 – à cette époque, ce quartier dépend de l’Abbaye de Saint Germain des Prés. Après la construction des Invalides en 1671, ce lieu se peuple d’un monde d’ouvriers et artisans qui souhaitent une école pour leurs enfants. Les Frères des Ecoles Chrétiennes pour les garçons, les Sœurs de Saint Thomas de Villeneuve pour les filles, ouvrent des écoles.

 

1702 – trois Sœurs, envoyées par le clergé de St Sulpice, les remplacent pour « faire la classe ». Elles font surtout ce pourquoi elles ont été conçues dans l’esprit de Saint Vincent de Paul : porter le lourd pot de soupe, enseigner la « créance », soigner les malades à domicile. Elles louent une maison rue Cler.

 

Avant 1789, la rue Saint Dominique comptait deux Etablissements de Filles de la Charité : l’Hôpital Militaire et une Maison de Secours.

1789 – la Révolution fait disparaître les deux Etablissements. Les Filles de la Charité, en civil, essayent de subsister.

 

Vers 1801, après la tourmente révolutionnaire, elles ouvrent une petite école de trois classes avenue de la Motte-Piquet, un ouvroir de jeunes filles, une salle d’Asile, et peu de temps après une Maison de Secours pour le service des malades.

Le quartier se développe ; les îles de la Seine sont rattachées au quai. La rue de l’Université est prolongée.

 

1808 – début d’un Orphelinat, destiné tout d’abord aux orphelins de guerre. Leur nombre s’augmente bientôt des orphelins du choléra.

L’Eglise avait été détruite. Pour suivre les Offices, Sœurs et enfants suivent la rue Saint Dominique pour se rendre à l’église Saint Valère, au coin de l’Esplanade des Invalides ! C’est seulement en 1825 qu’est élevée l’église actuelle de Saint Pierre du Gros Caillou, érigée en Paroisse en 1848.

 

1826 – fondation d’un Asile de Vieillards rue Saint Dominique, « l’Hospice Leprince », du nom de son donateur.

 

1845 – à cette époque, nous sommes loin du groupe d’immeubles séparés par de vastes cours qui forment la maison actuelle ! Les œuvres sont disséminées, un peu partout dans de petites constructions.

 

Soeur GUILLAUME, Sœur servante, conçoit le projet d’édifier une grande chapelle. Elle la veut très belle, sur le modèle de Saint Valère, devenue la basilique Saint Clotilde. La chapelle de l’hospice est dédiée à Notre Dame des Anges.

 

1870 – c’est la guerre ! les blessés et les pauvres sont nombreux. La Capitale est bombardée, la famine menace dans la ville encerclée. Les jeunes filles du Patronage font assaut de dévouement. Parmi elles, Marie-Antoinette FAGE, Enfant de Marie, sera Fondatrice des petites Sœurs de l’Assomption. Malgré la guerre, le nombre des écolières s’accroit. Après le décès de Sœur GUILLAUME, Sœur LAVIEUVILLE du Secrétariat de la rue du Bac est Sœur servante de l’Hospice Leprince et y restera vingt-huit ans. La maison des Filles de la Charité compte alors vingt-quatre Sœurs.

1873 – c’est l’ouverture d’un nouveau champ d’action, l’Atelier Professionnel.

 

1877 – la Duchesse de Clermont-Tonnerre et le Marquis d’Aramon lancent une loterie de diamants dont le produit doit servir à construire une crèche spacieuse, gaie et claire.

 

1878 – une crèche est ouverte pour les enfants des ouvrières de la Manufacture de tabac de la rue Jean Nicot.

 

1880 – période de la laïcisation des écoles municipales tenues par des religieuses. Les « Sœurs grises » font de suite une déclaration d’ouverture d’une école libre, 105 rue St Dominique. Des classes sont construites grâce à la générosité des paroissiens.

 

1889 – laïcisation du Bureau de Bienfaisance et de l’Hospice. Les Sœurs établissent un petit Dispensaire avec une pharmacie.

 

1898 – construction de l’important orphelinat de la rue Cler. Décès de Sœur LAVIEUVILLE, remplacée par Sœur ANTHOARD, Econome de la Maison Mère, qui fait poser une véranda contournant le jardin de l’Hospice.

 

1910 – la crue de la Seine provoque des inondations à 1m10. En barque, les Sœurs passent des provisions aux habitants emprisonnés dans leurs logements.

 

1914-1918 – à la déclaration de Guerre, est notifiée la fermeture des Ecoles. Mais le 4 août, communiqué de la Préfecture : ordre est donné de reprendre immédiatement les enfants, l’école est réouverte au 182 rue de Grenelle. Une garderie et un premier ouvroir de guerre sont organisés. Ce dernier fonctionne à plein rendement fournissant un travail à toutes les ouvrières.

La vie est difficile avec les nombreuses alertes de la « Bertha » toutes les demi-heures. Les internes sont envoyées au Grau du Roi et à Castres. Certaines Filles de la charité partent pour le service des ambulances.

 

1918 – Armistice le 11 novembre. En sortant du jardin de la Communauté, côté rue Amélie, de grands espaces verts donnaient le cachet d’un village égaré dans Paris. Il y avait l’ancienne vacherie avec l’abreuvoir, des serres, orgueil du jardinier-concierge, un fouillis d’arbustes et un poulailler. A la suite, un potager avec un figuier et un bassin d’iris. Le figuier ombrageait une maisonnette où Pyrénéens et Pyrénéennes de l’Union retrouvaient chaque dimanche une ambiance, la gaîté du « Païs ». Le potager est vendu et sur ce terrain est construit un Jardin d’Enfants et une salle de Théâtre. Un abri plus confortable est aménagé pour les Pyrénéens avec entrée par la grande porte de la rue Amélie. Un mur est disposé de telle façon que les « pelotari » puissent s’y livrer à leur jeu favori. A cette époque, débute dans des salles de l’orphelinat un modeste Cours Commercial.

 

1945 – Sœur PRESCIAT est nommée pour donner une nouvelle impulsion aux nombreuses activités de la Maison. L’Orphelinat est dissous et le grand bâtiment de la rue Cler devint Ecole Technique de 180 élèves qui comprend : une section d’aides-familiales, une Ecole de Dessin, un Cours Commercial. Pour les internes, des dortoirs en boxes élégants et confortables sont aménagés. L’Ecole Primaire de 350 élèves va de la classe enfantine à celle du BEPC.

 

La crèche, moderne et modèle, installée sur deux étages accueille 80 bébés. Le Jardin d’Enfants compte trois classes qui servent de terrain de stage aux élèves Jardinières d’Enfants de l’Ecole rue de l’Abbaye transférée rue Cler en 1958.

 

A la rue Cler, déjeunent 25 vieillards dans une charmante salle à manger, échangeant de joyeux propos. Une petite pièce accueillante, ayant son entrée directe sur la rue Cler, permet aux pauvres passants et à quelques personnes du Secours Catholique de prendre un repas chaud. Au rez-de-chaussée de la rue Cler, de grandes salles attrayantes reçoivent chaque dimanche et pendant les vacances scolaires de nombreux groupes d’Action Catholique ou autre de toutes Provinces et de toutes Nations. Le Secrétariat de l’Episcopat français trouve sa place près de la Chapelle.

 

1952 – si la Sœur servante voit un magasin en vente, grâce à de nombreux dons, elle achète la maison. Ainsi des commerces faisaient partie de nos locaux ! Des logements sont loués à des particuliers ; les loyers permettent de payer les enseignants.

 

1955 – la division de la Compagnie des Filles de la Charité en PROVINCES, met à l’honneur la Maison du Gros Caillou qui devient la MAISON CENTRALE de la PROVINCE de PARIS. D’abord rue Saint Dominique, puis rue Cler, trouvent place les bureaux de la Sœur VISITATRICE et de ses Secrétaires. De là partent directives et encouragements : c’est le cœur et la tête de la PROVINCE. Sœur RIPERT, Assistante de la Compagnie, est nommée à la tête de la Maison. Elle poursuit le rajeunissement des vastes locaux et modernise la partie réservée à la Communauté. L’escalier où passaient tant de Sœurs de la Province est restauré.   

           

En 2021, le 9 rue Cler reste toujours « Maison provinciale »

après deux restructurations des Provinces de France :

en 2001, Province France Nord,

en 2015, Province Belgique France Suisse.

 

                                  

Ce diaporama nécessite JavaScript.

NB : les photos sont extraites d’un album réalisé en 1960 pour le tricentenaire de la mort de Saint Vincent.

BAYONNE est située au sud-ouest de la France, à la frontière occidentale entre le Pays basque et la Gascogne. La Ville occupe un territoire caractérisé, à l’ouest et au nord, en direction de la forêt landaise, par un relief plat tendant à s’élever légèrement quand on se dirige vers le sud et l’est, vers la zone pyrénéenne basque. La ville s’est développée au point de confluence de l’Adour et la Nive, situé à 6 kilomètres de l’Océan Atlantique.

 

Les diverses œuvres des Filles de la Charité sont identifiées par les lettres A – B – C – D – E pour faciliter la compréhension de l’évolution des maisons au cours du temps.

 

A – BAYONNE Hôpital Saint Léon

Fondation 1831 – départ des Sœurs 1984

Les Sœurs Visitandines de Bayonne ont occupé, de 1640 à 1680, une maison qui fut affectée ensuite à un hôpital civil sous le nom de Saint Nicolas, puis de Saint-Léon à la fin du XVIIème siècle.

Les Filles de la Charité furent demandées par l’Evêque de Bayonne pour cet Hôpital situé à l’angle du quai de la Nive et de la rue Bourgneuf. En 1837, une œuvre de distribution de secours est fondée : le « Bureau de Bienfaisance ». En 1840, cette œuvre fut séparée de l’Hôpital sous le nom « La Miséricorde » (E). En 1866, l’Hôpital est transféré avenue de l’Interne Jacques Loeb. Il s’agrandit peu à peu : une maternité vers 1900, un pavillon de tuberculeux vers 1920, un Pavillon de Militaires malades en 1931, un bloc opératoire, un service de radiologie en 1955 et un service de Pédiatrie en 1958. Il devient alors « Centre Hospitalier ».

Une Sœur qui n’a rien fait d’extraordinaire, mais qui fut « extraordinairement » Fille de la Charité a marqué l’Hôpital St Léon : Sœur Vincent GEORGE.

« Née en 1857, entrée chez les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul en 1885, Sœur Vincent a passé plus de 53 ans à la pharmacie, donnant toute sa mesure avec amour. Pendant la guerre de 1914, s’ajoute à son office le service des militaires contagieux. De jour et de nuit elle soigne, encourage, veille comme une mère sur « ses petits soldats ». Les docteurs connaissent son savoir-faire, son expérience et volontiers s’en remettent à elle, « la première pharmacienne de Bayonne », selon leur expression. N’a-t-elle pas reçu la médaille des épidémies et la croix de « Chevalier de l’Ordre de la Santé Publique » ? Après l’Armistice, Sœur Vincent reprend sa vie de labeur obscur. A la voir si joyeusement active, si simplement bonne et complaisante, si profondément surnaturelle rien d’étonnant, qu’à ses côtés, fleurissent plusieurs vocations. Bien des années s’écoulent… Sœur Vincent avance en âge… Puis vient un jour où sa Sœur servante lui présente sa remplaçante : « Ma Sœur, j’ai tout compris… et j’ai tout offert ! ». C’est tout. Sœur Vincent disparaît. Désormais, son principal office est celui de la prière ; elle s’en acquitte avec tout son esprit de foi. Ses forces déclinent, elle a 91 ans ! Il est bien temps de quitter la terre pour la grande clarté du Paradis : elle luit pour son âme le 28 août 1948 ». Extrait des Notices biographiques des Sœurs défuntes Année 1950 page 203. 

Au début la Communauté compte 5 Sœurs, leur nombre augmente jusqu’à 20 Sœurs. Après 1940, le nombre des Sœurs est en diminution du fait du manque de vocations. Le 30 avril 1975, après l’arrivée des Sœurs de Camp de Prats (B), la Communauté de l’Hôpital comprend 12 Sœurs.

 

B – BAYONNE Hospice Camp de Prats

Fondation 1836 – départ des Sœurs à l’Hôpital St Léon 1975

En 1834, le Maire de la ville de Bayonne, voulant éteindre une mendicité devenue insupportable, eut la pensée de susciter la fondation d’une Société. Il convoqua un bon nombre d’habitants, notables de la ville, et créa une Société pour l’extinction de la mendicité. Le comité, dans sa séance du 14 avril 1835, autorisa l’acquisition de l’immeuble du Camp de Prats. En 1836, l’Hospice est fondé.

Le 1er février 1837, un Arrêté est signé « entre les Administrateurs de la maison de refuge pour les pauvres de la Ville de Bayonne, et la Supérieure générale des Sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul, pour l’établissement de quatre Sœurs pour la maison de refuge ». Les Filles de la Charité arrivent le 15 mai 1837.

En 1877, une nouvelle Loi pour les Bureaux de Bienfaisance interdit l’administration des hospices. Aussi, l’Administration de l’Hospice (B) est rattaché à l’Administration de l’Hôpital Saint Léon (A).

En 1975, la Communauté est rattachée à celle de l’Hôpital Saint Léon (A). Les Sœurs montent chaque jour travailler à l’Hospice pour maintenir une présence auprès des vieillards les plus délaissés.

 

C – BAYONNE Orphelinat Camp de Prats

Fondation 1877 – départ des Sœurs 1966

En 1872, une donation est faite au Bureau de Bienfaisance pour installer un Orphelinat de garçons originaires de Bayonne, sous réserve que les Filles de la Charité s’occupent de l’éducation des enfants. Cette donatrice était Sœur RECUR, à qui fut confiée la direction de l’ensemble constitué par l’hospice (B) et l’orphelinat (C).

 

En 1877, en raison de la Loi, l’Orphelinat du Camp de Prats est rattaché au Bureau de Bienfaisance (E). A partir de cette époque chacun des deux Etablissements, l’Hospice et l’Orphelinat (B) et (C), eut une Supérieure propre jusqu’en 1966. Les Filles de la Charité quittèrent alors l’Orphelinat.

 

D – BAYONNE Foyer Harambillet

Fondation 1978 – départ des Sœurs 1984

Le Foyer Harambillet fut une Communauté « annexe » de l’Hôpital Saint Léon (A).

 « Le 1er juin 1978 s’ouvrit le Foyer Harambillet à Bayonne avec un effectif de 15 locataires du 3ème âge, dont deux Filles de la Charité ; la 3ème arriva un peu plus tard ».

En 1980, l’effectif passe à 68 pensionnaires. Chacune a un studio : salle de séjour-chambre, petite cuisine, salle d’eau. La Communauté se retrouve à l’oratoire chaque matin pour la prière, puis la messe à la Cathédrale. Sœur Jeanne est responsable du groupe de couture et de bricolage. Sœur Elisabeth est chargée de l’animation spirituelle. Sœur Geneviève prend soin de celles qui ont du mal à s’habituer et aide les handicapés. Le repas de midi est pris avec les pensionnaires dans la salle à manger du Foyer. La visite des malades et personnes âgées est poursuivie. Vivre une présence de Consacrées en Foyer est une réelle Mission ! ». Extrait de « Vent d’Autan – mai 1980 ».

 

E – BAYONNE Miséricorde

Bureau de Bienfaisance

Fondation 1840 – départ des Sœurs 1975

Le 15 août 1837, les Bureaux de Bienfaisance de Bayonne voulurent organiser le service de la Miséricorde. Sœur DEVOS fut chargée de l’œuvre naissante qui commença à l’Hôpital Saint Léon. Ainsi fut fondée la Miséricorde de Bayonne, en 1840.

Au départ, le Bureau de Bienfaisance de Bayonne était situé dans le domaine de Camp de Prats (C), asile de vieillards infirmes et incurables. Le 1er juillet 1845, les Sœurs sont installées par la Commission administrative dans les locaux au 11 rue des Prébendés.

Cet Etablissement n’était soutenu que par des souscriptions, il n’y avait pas d’administration. Quelques personnes dévouées à l’œuvre s’étaient chargées de recueillir les offrandes ; la responsabilité reposait sur Sœur DEVOS, qui se livrait avec un zèle infatigable à la recherche des pauvres et de leurs besoins. Elles étaient deux Sœurs et il y avait deux mille pauvres auxquels on distribuait des soupes chaque jour en hiver. Pendant le reste de l’année, le pain et le bois étaient distribués, le bouillon et la viande étaient donnés aux malades. Les Sœurs allaient les visiter, les soigner. Que de courses pour soulager la misère des émigrés espagnols.

Les distributions de pain se sont poursuivies 3 fois par semaine, jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale et leurs bénéficiaires étaient au nombre de plusieurs centaines.

La Maison de « La Miséricorde » connue une évolution :

  • L’Orphelinat de garçons du Camp de Prats rattaché au Bureau e Bienfaisance en 1877
  • Un cours ménager pour les jeunes filles, à une époque où les écoles techniques n’existaient pas.
  • Un Foyer d’hébergement pour jeunes travailleuses remplaça cette œuvre, qui fut fermé en 1964.
  • Le Service des Pauvres de six Filles de la Charité continuant l’œuvre primitive de Sœur DEVOS : soins à domicile, consultation des nourrissons, accueil des émigrés (Portugais en particulier), aide-ménagère.
  • Un Foyer-restaurant remplace la distribution des soupes populaires de jadis, qui sera confiée à un personnel laïc.

« Pendant 135 ans, les Filles de la Charité feront si bien que, pour le public,
le Bureau de Bienfaisance s’effacera devant la Miséricorde ».

 

Sœur Annie GESRET, Service des Archives Provinciales

 

 

En cette période de l’été, l’article de ce mois d’août 2021 vous invite à voyager avec les Filles de la Charité au temps des Fondateurs.

Vincent de Paul et de Louise de Marillac, n’hésitaient pas à envoyer des « filles » pour servir les pauvres loin de Paris. Faisons un « Tour de France » avec sept fondations, qui ont été fermées après 1955 :

1 – Fontainebleau (Seine et Marne) 2 – Châteaudun (Eure et Loir) 3 – Hennebont (Morbihan) 4 – Nantes (Loire Atlantique) 5 – Angers (Maine et Loire) 6 – Ussel (Corrèze) 7 – Narbonne (Aude).

 

 

 

 

L’envoi de deux Sœurs à FONTAINEBLEAU (Seine-et-Marne)

Le 21 août 1646, Vincent écrit à Louise de Marillac : « La reine nous a commandé de lui envoyer deux sœurs pour la Charité de Fontainebleau ; à quoi nous avons satisfait, et choisi la sœur Barbe, avec une autre (Anne Scoliège), qui, pour être trop jeune, me fait croire qu’il la faudra retirer ».

Quelques mois après, trois autres sœurs furent envoyées pour le service de l’hôpital.

 

L’envoi de deux Sœurs à CHATEAUDUN (Eure-et-Loir)

Le 11 juillet 1652, Louise de Marillac écrit à Vincent : « Madame de Varize fut hier pour avoir l’honneur de vous voir et vous proposer le désir de ceux qui ont soin de l’hôpital de Châteaudun ont d’avoir deux de nos sœurs. Elle me témoigne qu’elle se peut passer des deux que nous lui avons données pour Varize ».

 (localité de l’arrondissement de Châteaudun).

 

L’envoi de deux Sœurs à HENNEBONT (Morbihan)

Le 22 octobre 1650, Vincent fait un entretien aux sœurs partant en Province : « Une des principales vertus que vous devez posséder, c’est l’humilité… souvenez-vous que vous êtes servantes des pauvres ; servez-les avec grande douceur et humilité ».

Ces instructions ont été données à Anne Hardemont et Geneviève Doinel.

 

L’envoi de six Sœurs à NANTES (Loire Atlantique)

Le 4 août 1646, Vincent écrit à Louise de Marillac : « Voici une semaine et demie de passée depuis votre départ, sans que nous ayons de vos nouvelles… Je crains tant que les grandes chaleurs qu’il a fait et les incommodités du coche ne vous aient atténuée, ou pour le moins affaiblie, que j’en attends le récit avec grande impatience ».

Note de la Lettre 830 : « Louise de Marillac avait quitté Paris le 26 juillet, en compagnie de Françoise Noret, de sœur Turgis, destinées à Richelieu et des Sœurs qui devaient former la petite communauté de Nantes : Elisabeth Martin, Claude, Marguerite Noret, Catherine Bagard, Perette, de Sedan, et Antoinette, de Montreuil. La petite troupe arrivait à Orléans le lendemain soir. Elle y passa la matinée du 28, puis repartit, s’arrêta le soir à Meung-sur-Loire, fit de nouveau halte à Cour-sur-Loire et à Mont-Louis. Au port d’Ablevoie, soeur Turgis se détacha du groupe et prit la direction de Richelieu. A Tours, arrêt de six ou sept heures.

Nouvelle étape à Saumur et pèlerinage à Notre Dame des Ardilliers. Les voyageuses passèrent la nuit suivante aux Ponts-de-Cé, chez la femme d’un chirurgien. Au lever du jour elles prirent le bateau, qui les déposa le 3 août à Angers, où trois jours durant, elles vécurent en compagnie des sœurs de l’hôpital. D’Angers à Nantes, le trajet, coupé par trois courtes haltes, se fit encore par voie fluviale. Elles arrivèrent au terme de leur voyage le mercredi ».

 

L’envoi de deux Sœurs à ANGERS (Maine et Loire)

Lettre de Vincent à Louise de Marillac à Angers 31 décembre 1639 : « Vous voilà malade… Vous avez à présent Madame Turgis, Barbe (Toussaint) et Clémence (Ferre), comme j’espère ; elles partirent d’ici l’avant-veille de Noël par le coche d’Orléans ».

 

L’envoi de deux Sœurs à USSEL (Corrèze)

En mai 1658, Vincent donne une instruction aux Soeurs Anne Hardemont et Avoie la veille de leur départ pour aller avec Madame de Ventadour à Ussel, et y reconnaître si des Filles de la Charité peuvent être établies utilement pour la gloire de Dieu et le service des pauvres malades.

Louise écrit à Vincent au sujet de la fondation à Ussel : « Sœur Anne Hardemont et Sœur Avoie Vigneron feront le voyage avec Madame la duchesse de Ventadour qui souhaite que les Sœurs soient prêtes pour partir le 8 mai 1658 ». Mais le voyage a été différé car dans une lettre de Louise à M. Portail du 11 mai nous trouvons : « les Sœurs doivent partir à Ussel lundi matin ».

Elle écrit une lettre à Anne Hardemont et Avoie Vigneron car elle n’a pas de nouvelles depuis six semaines : « je suis en peine de l’état où vous pouvez être, y ayant longtemps que vous ne m’avez donné de vos nouvelles ».

 

L’envoi de trois Sœurs à NARBONNE (Aude)

Lundi soir octobre 1659, Vincent annonce à Louise de Marillac l’arrivée des premières Filles de la Charité à Narbonne, Françoise Carcireux, Anne Denoual et Marie Chesse.                                             

                                    

Lettre de mission de Vincent de Paul pour l’envoi en mission des Sœurs à Narbonne

   

                                                                                                                                                                                               

                                                        

                                                           Fermetures : Angers 1957 – Fontainebleau 1960 – Hennebont 1962 –

                                                                       Ussel 2011 – Châteaudun 1976 – Narbonne 1979 – Nantes 1994

 

            Bibliographie : Tomes de Pierre COSTE 1920-1925 « Saint Vincent de Paul »

            FONTAINEBLEAU : III, 17 – CHATEAUDUN : IV, 425 – HENNEBONT : IX, 531 – NANTES : III, 5-6

            ANGERS : I, 612 – USSEL : VII, 142 et X, 475 – NARBONNE : VIII, 144 

 

 

Sœur Annie GESRET, Service des Archives Provinciales

L’article de ce mois de juillet 2021 ne présente pas l’historique d’une maison des Filles de la Charité à partir d’un fonds de notre Province, mais un thème « LES RELIQUES ». 

Le Service d’Archives ne reçoit pas uniquement des documents mais aussi des objets : reliquaires et autres.

Lors de la fermeture d’une maison, ces objets sont déposés et conservés au Service des Archives.

               Quel est le rapport entre la mémoire vivante des archives et les reliques des Bienheureux et des Saints qui sont morts ?

 

            Aujourd’hui, le rapport au corps dans notre Société est bien différent ! La relique instaure une relation physique avec le Saint. La relique est gage d’une présence personnelle du Saint.

Ce qui fait une relique c’est un document appelé « authentique » avec un sceau (cire de couleur rouge) qui atteste de la véracité. Ce n’est pas un mort qui est invoqué mais un Saint, « un homme vivant dans le Christ ».

Le culte des Saints s’enracine dans la communion des Saints. Il récapitule tout le message du christianisme, appel vers la plénitude du Royaume.

Il convient donc de distinguer : « Le reliquaire » et « la relique du Saint ».

 

  • Les reliquaires contiennent les reliques.

         Aujourd’hui, de nombreux reliquaires sont dans des Musées, mais d’autres demeurent dans des lieux de culte. Par exemple : les reliques de Sainte Thérèse de Lisieux.

Ce sont des objets qui peuvent déconcerter. Ils ont des formes, des matières différentes, et leur présentation varie selon les époques.

Les reliquaires doivent porter des sceaux pour permettre de savoir d’où vient l’objet. Les pierreries sur les reliquaires n’ont pas de valeur commerciale.

  • Les reliques sont des restes humains d’un Saint ou d’un Bienheureux avec le respect qui leur est dû ! Elles portent une vision sur l’homme. Elles gardent mémoire du passé pour vivre le présent et cultiver l’avenir !

Pour proposer la relique à la vénération, il faut le sceau sur la relique et sur le document « authentique ».

Trois catégories de reliques :

  • Les reliques dites insignes: partie du corps (corps, crâne, os de bras et jambe)
  • Les reliques réelles:  objets qui ont servi aux saints
  • Les reliques représentatives: objets en contact avec le Saint

Par exemple, à la chapelle du 95 rue de Sèvres, c’est le corps de Saint Vincent de Paul qui est dans une chasse.

L’absence d’authentique empêche le culte public ; mais on peut garder la relique qui est identifiée.

Pour l’envoi de la relique, la porter soi-même ou passer par une entreprise de Pompes Funèbres.

Si on ne sait pas de qui est la relique, on la met au cimetière car ce sont des restes humains ; il y a un respect qui est dû.

 

Le Service des Archives Provinciales