Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul

Province Belgique-France-Suisse

Le 4 juin 2023, s’est ouverte une année jubilaire à l’occasion du 400ème anniversaire de la “Lumière de Pentecôte” de sainte Louise de Marillac, fondatrice de la Compagnie des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul.

Retrouvez une chanson composée pour fêter cet évènement ainsi que quelques éclairages sur la vie de sainte Louise et une prière :

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Visionnez d’autres vidéos dans notre playlist consacrée au 400ème anniversaire de la Lumière de Pentecôte de sainte Louise de Marillac ainsi que notre playlist dédiée à sainte Louise et les Filles de la Charité, en musique.

EN BREF : La vie de sainte Louise de Marillac

L’enfance et la jeunesse de Louise de Marillac sont essentiels pour bien comprendre sa foi ardente, sa personnalité avec ses possibilités et ses fragilités.

Louise avait la ferme intention de devenir Capucine parce qu’elles étaient liées à Jésus crucifié. Louise se sentait très attirée par un désir de don de soi total et d’une vie de renoncement.

Après avoir affronté le refus, elle est mariée contre son gré.

Après quelques années, nouvelle traversée du désert qui se termine par l’événement de Pentecôte que Louise nomme “Lumière” et qui va lui donner une assurance hors du commun. C’était pour elle un appel clair de Dieu à emprunter un chemin encore inconnu d’elle.

Elle continuera le chemin du renoncement en acceptant la volonté de Dieu : acceptation du directeur qui ne lui convenait pas, passage à faire son désir d’une vie purement contemplative à une participation active à une œuvre missionnaire d’assistance et de secours aux plus démunis.

La première étape décisive fut sa décision de mettre sa vie au service des pauvres.

EN SAVOIR PLUS sur la vie de sainte Louise de Marillac…

Dieu notre Père,

Source de tout amour et de toute joie,

Toi qui ne mesures jamais la grâce de Ton Esprit,

mais la propose à tout homme, nous Te prions :

donne-nous l’Esprit de Ton Fils, qu’Il illumine nos vies,

comme il a illuminé la vie de Louise de Marillac.

Mets en nos cœurs la plénitude de Ton amour

afin que nous puissions n’aimer que Toi seul

et partager cet amour

avec celles et ceux que Tu mets sur notre route.

Nous Te le demandons par Jésus notre Sauveur et notre frère. Amen.

Prière de Sœur Louise PITTET, communauté de Genève Grand Lancy, Cité-Joie (Suisse)

En la fête du Saint Nom de Marie, nous vous proposons de retrouver une magnifique vidéo réalisée par l’équipe de l’Œuvre du Berceau à l’occasion de l’accueil de nombreux JMJistes cet été.

Pour certains, la route est très longue avant d’atteindre le Portugal pour la première semaine des Journées Mondiales de la Jeunesse où tous les diocèses du monde sont attendus et accueillis sur tout le territoire Portugais. La seconde semaine, tous convergeront vers Lisbonne pour en fin de semaine rencontrer le pape François. C’est entre deux et trois millions de jeunes du monde entier qui sont attendus pour approfondir leur foi et vivre un temps fraternel via la rencontre et la réflexion sur différents thèmes pour s’investir dans l’avenir.

Certains diocèses ont fait le choix de faire une halte au Berceau de saint Vincent de Paul, souvent que pour la nuit mais certains prennent le temps de découvrir le saint local connu mondialement.

Un grand bravo à l’équipe des bénévoles pour son dévouement et sa capacité d’adaptation pour être toujours aux rendez-vous des bus, qui pour certains n’ont pas réussi à tenir les horaires prévus. Il a fallu parfois accueillir jusqu’à plus d’une heure du matin mais être aussi prêts le lendemain pour accompagner un autre groupe qui partait, lui à l’aurore.

Cette première semaine a donc vu passer plusieurs diocèses, chacun avec plusieurs centaines de jeunes, le plus nombreux en une seule fois est le diocèse de Rennes avec plus de 600 jeunes et celui de Bruxelles en deux fournées lui est équivalent. D’autres diocèses de France sont passés parfois un peu moins d’une centaine mais aussi de l’Europe avec la Hollande, la Pologne, la Slovaquie.

Au retour des JMJ, d’autres diocèses (Angers, Amiens, Taiwan, Cologne…) feront de la même manière halte ici et dans l’ensemble nous aurons accueillis plus de 2500 jeunes.

Pour loger tout le monde nous avons vécu une très belle collaboration avec l’internat de l’ensemble scolaire du Berceau. Toutes les chambres d’ici ont été équipées d’un autre matelas pour doubler notre capacité d’accueil. Pour certains, le logement c’est tout de même fait soit au gymnase, soit dans des anciennes salles de classe.

Côté ambiance, il n’y a eu aucune fausse note, d’un bout à l’autre ça a été la joie, l’enthousiasme, la fraternité etc. Une vraie grâce à vivre et à recevoir de la part de tous les investis à la réussite d’un si beau défi.

Les communautés des Filles de la Charité et des Lazaristes, Le Berceau

En ce printemps 2023, l’ensemble scolaire Sainte-Marie de Stains fête l’anniversaire de ses 300 ans !

En effet, suite à la demande exprimée autrefois par le seigneur de Stains (Toussaint Bellanger) et son épouse (Agnès Préaud), qui était elle-même supérieure d’une confrérie de la Charité, mais aussi par le curé et les paroissiens, deux Sœurs de la Compagnie des Filles de la Charité (Julienne Creuvisier et Catherine Haran) furent appelées et s’installèrent à Stains au printemps 1723 pour faire l’école aux jeunes filles et soigner les malades.

Pour fêter cet anniversaire du tricentenaire, plusieurs évènements se sont enchaînés tout au long du mois de mai dans l’établissement :

A l’école primaire, la fresque représentant Saint Vincent entouré d’enfants a été repeinte par des élèves et leurs professeurs. Un logo géant humain composé d’élèves a été formé dans la cour pour représenter le nombre « 300 ». Toutes les classes ont appris et chanté « Saint Vincent, toi l’ami » devant une caméra, permettant de réaliser une vidéo qui fut diffusée lors de la soirée du 2 juin.

Au collège, une journée ludique a été organisée pour permettre à tous les élèves de la 6ème à la 3ème d’enchaîner des ateliers de jeu toute une après-midi dans le magnifique Parc Georges Valbon tout proche (course en sac, tir à la corde, bras de fer, limbo, etc). Les élèves de 2de étaient invités à encadrer les plus jeunes et à participer également aux ateliers ludiques. Le beau temps était de la partie pour cette après-midi type « goûter d’anniversaire géant » et de nombreux personnels de l’établissement avaient répondu présents pour aider à encadrer l’évènement !

Au lycée, une journée des cultures s’était déroulée quelques jours plus tôt, permettant à tous les élèves qui le souhaitaient de défiler pour présenter une tenue traditionnelle de leur pays d’origine. Des panneaux exposant les noms et compositions de chaque costume avaient également été préparés par leurs soins au préalable. Un logo géant humain a également été formé et photographié dans la cour indiquant « 300 ANS ».

Enfin le vendredi 2 juin, une messe animée par des personnels et des élèves de l’Etablissement a été concélébrée en l’église Notre-Dame de l’Assomption par le Vicaire de Saint-Denis et Evêque nommé de Guadeloupe : le Père Philippe Guiougou, avec le curé de la Paroisse, le père Gabriel Tekam, et le curé de la Paroisse de Pierrefitte, le père Frédéric Mounier, en l’honneur de cet anniversaire particulier. A la fin de cette messe, la professeur d’éducation musicale, par ailleurs chanteuse lyrique, a interprété l’Ave Maria de Gounod, accompagnée au piano de Monsieur Fizen, chef d’Etablissement du Lycée partenaire Robert Schuman de Dugny.

A l’issue de la célébration, les invités se sont rendus à pieds jusqu’à l’Etablissement où les enseignants du 1er et du 2nd degré, aidés de leurs élèves, avaient préparé de nombreux panneaux retraçant tous les projets vécus au fil de l’année, mais aussi certains présentant des photos d’archives remontant jusqu’aux années 1950…

Parmi les invités : des élèves et des parents particulièrement impliqués dans la vie de l’Etablissement (délégués, membres du CVC et du CVL, membres du Club Journal, etc), des anciens enseignants ou chefs d’établissement, des personnels, membres du réseau et partenaires de l’Etablissement : Directeur diocésain, Délégué de Tutelle accompagné de Sœur Annie, Membres de l’Ogec, entreprises, Mairie, etc

Retrouvailles, démonstration de danse, défilé sur le thème de l’écologie, discours, et bien sûr gâteaux d’anniversaire (réalisés par une maman d’élève pâtissière professionnelle), tout était au rendez-vous pour faire de cette soirée un moment convivial et chaleureux à la mémoire des Fondateurs. La soirée s’est terminée en dansant grâce à un groupe de 6 musiciens qui a réussi à réunir sur la piste toutes les générations de Sainte-Marie !

Par ailleurs, ces 300 ans ont suscité l’envie de redécouvrir et de communiquer à tous les membres de la communauté éducative l’histoire de notre Etablissement. Pour démarrer,  tout au long de l’année, le Club Journal, qui mêle élèves du Collège et élèves du Lycée, avait consacré plusieurs articles à la présentation de Saint Vincent de Paul et de Sainte Louise de Marillac, et décision a été prise avec les enseignants qui ont dirigé les recherches (en particulier Monsieur N’Zouzi qui a arpenté les archives municipales, départementales et nationales à la recherche de documents concernant notre Etablissement), de lancer l’an prochain un atelier entièrement consacré à l’histoire de notre Etablissement, grâce à l’exploitation par des élèves des différentes archives récoltées (en particulier celles conservées, 9 rue Cler à Paris, par l’ archiviste de la Province Belgique France Suisse des Filles de la Charité).

Et sur le plan artistique, la professeur d’Arts Plastiques a travaillé avec des élèves volontaires à transformer, en l’espace de quelques semaines les tristes vitres de la salle de permanence, en magnifiques vitraux sur le thème de « Saint Vincent de Paul et des Filles de la Charité ».

Plus qu’un évènement ponctuel qui marquerait la fin d’une période de 300 ans, cet anniversaire du Tricentenaire marque donc plutôt le début d’un nouvel élan qui pousse les membres de la communauté éducative, élèves et adultes, à entreprendre de faire connaissance avec le passé pour prendre conscience de l’histoire dans laquelle ils s’inscrivent et de l’importance du projet qu’ils sont maintenant appelés à réécrire ensemble.

Vive les Filles de la Charité ! Longue vie à l’Ecole Sainte-Marie !

Trois des vitraux réalisés par Madame Tanya Elisabeth et des élèves, sur le thème de « Sainte-Marie et des Filles de la Charité ».

Le défilé des cultures au Lycée : des enseignants se sont prêtés au jeu et ont revêtu eux aussi la tenue traditionnelle de leur pays/région d’origine.

Tous les élèves de collège et de 2de se répartissent sur différents stands de jeu au fil de l’après-midi. Il n’y a rien à gagner. C’est juste pour le plaisir de jouer ensemble et de passer une bonne après-midi tous ensemble !

Durant la messe des 300 ans : en arrière-plan, une Résidente de la Maison de Retraite Saint-Vincent de Paul. Maison fondée par les Filles de la Charité au 19ème siècle qui a été transmise à la Croix Saint-Simon.

Derrière la jeune fille qui prie le « Notre Père », on distingue la pierre funéraire de sieur Toussaint Bellanger, Seigneur de Stains qui a demandé et favorisé l’installation de deux Filles de la Charité en 1723.

La messe a été concélébrée par le Père Philippe Guiougou, Vicaire de Saint-Denis, qui vient d’être nommé Evêque de Guadeloupe. A sa gauche, le Père Gabriel Tekam curé de la Paroisse de Stains et à sa droite, le père Frédéric Mounier curé de la Paroisse de Pierrefitte.

La soirée festive du 2 juin 2023, s’est déroulée avec la démonstration d’une danse par les jeunes filles participant à l’atelier Yoga, puis la classe à option « Histoire des Arts » a défilé sur le thème de « l’urgence écologique » (vêtements fabriqués entièrement en matières recyclées).

Tous ces élèves ont été préparés par Madame Elisabeth, professeur d’Arts Plastiques.

Trois gâteaux d’une maman d’élève, pâtissière professionnelle, sur le thème de nos Fondateurs.

Devant les gâteaux, les 3 Chefs d’Etablissement en 2023 (Primaire, Collège et Lycée), et derrière à droite, leur Président d’Ogec ! (qui a été Chef d’Etablissement coordinateur de Sainte-Marie – Saint Vincent de Paul).

Les musiciens devant la fresque de « Saint-Vincent et des enfants », repeinte pour l’occasion par les élèves de l’Ecole Primaire.

Les chefs d’établissements : Dominique JACQUES (école primaire), Sybille HÉRON (collège), Olivier DOLL (lycée)

Le 9 mai, nous fêtons sainte Louise de Marillac, fondatrice des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul.

Le 4 juin 2023, s’ouvrira une année jubilaire à l’occasion du 400ème anniversaire de la “Lumière de Pentecôte” de Louise de Marillac.

Retrouvez, ci-dessous, une vidéo avec des extraits du texte original de cette “Lumière de Pentecôte”.

Rendons grâce pour la vie de sainte Louise et pour le souffle de Vie qu’elle a suscité par son don d’elle-même à Dieu, à ses Sœurs et aux plus pauvres, par Amour.

En ce mois de mai, mois de Marie, retrouvez également un chant composé à partir de la vie de sainte Louise de Marillac et plus particulièrement de sa consécration de la “petite Compagnie” à la Vierge Marie, lors d’un pèlerinage à Chartres.

A 15h30 : Chapelet animé par les jeunes et les enfants de la JMV France

Entre 16h30 et 18h30 : Portes Ouvertes, à la salle audiovisuelle

 

 

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Thème : “Avec Saint Vincent de Paul, rendre meilleur le vivre ensemble aujourd’hui“.

Lieu : Le Berceau

Tarif : 250 € (pension complète)

Le mercredi des cendres étant officiellement le 1er jour de carême, nous étions nombreux à venir nous faire marquer le front, montrant ainsi notre volonté de conversion et notre désir de revenir à Dieu avec toute la force de notre cœur.

L’originalité de cette année, c’est que ce n’était pas le prêtre qui nous marquait le front. Nous avancions sur deux rangs vers le prêtre qui tenait le récipient de cendres, et arrivés devant lui, deux par deux, nous nous imposions réciproquement les cendres. Cette manière de faire a beaucoup impressionné les participants qui ont vécu cette démarche comme un temps très fort…

Tous les vendredis de carême, après la messe habituelle de 18h30, nous nous retrouvons pour le bol de riz (offert par la paroisse) et un fruit (apporté par chacun et partagé). Puis nous avons une heure de conférence assurée par le curé de la paroisse et partage sur le thème : « Des repères pour vivre l’Evangile » Les sujets abordés cette année sont : la Foi, l’Espérance et la Charité… la Force… la Prudence… la Tempérance… la Justice…

Chaque séance s’appuie sur ce qu’a vécu un personnage de la Bible, un saint ou une sainte, et une discussion s’engage à partir d’un texte proposé.

Le 17 mars, une nuit de prière et d’adoration devant le Saint Sacrement nous a été proposée et, à raison d’une heure à assurer par au moins une personne, durant toute la nuit se sont succédés de nombreux paroissiens très heureux de vivre ce temps particulier de veille auprès de Jésus…

Ce temps de carême est pour notre communauté un temps particulier de participation à la vie paroissiale dans la joie et le partage fraternel de notre foi commune en Jésus, mort et ressuscité pour chacun de nous.

La communauté de Gennevilliers

Aujourd’hui je me propose de vous emmener avec moi au CHU de Liège. Depuis le mois de mai 2017, j’y travaille à mi-temps comme responsable de l’équipe d’aumônerie catholique.

Sur le chemin pour me rendre à l’hôpital, je fais le plein de vie : les bonnes nouvelles entendues, la nature, une bonne musique, ma prière personnelle du matin… Entrer dans l’hôpital est pour moi tout un rituel : « Bonjour Noël (c’est le bénévole à l’entrée des Urgences), comment va ta maman ? », passer dire bonjour à Jocelyne (sa fille se marie dans 2 jours) … tiens André (le monsieur qui remplit les distributeurs de boissons) n’est pas là ce matin…

Dans ce grand labyrinthe qu’est le Sart Tilman, notre bureau est facile à trouver. Il est situé route 1… un clin d’œil de Dieu ! Je regarde le cahier pour voir les patients à visiter et l’agenda pour voir les notes de Jehanne, ma collègue venue la veille.

Je passe en orthopédie où Sœur Maria est hospitalisée. Quelqu’un de l’équipe essaie d’aller la voir tous les matins pour lui apporter la communion. Elle est un peu, beaucoup perdue mais garde un grand émerveillement face aux événements de la vie. Aujourd’hui elle me parle des bénévoles, de la beauté de donner du temps pour les autres… de façon répétitive. Elle se calme au moment de prier ensemble, elle semble tout apaisée par la communion.

Je passe ensuite par les soins intensifs. Je reste un moment auprès de Steve, un jeune de 23 ans qui est dans le coma suite à un accident de moto.

Dans la chambre d’à côté, il y a Franck. Je suis la seule visite qu’il aura de la journée, si on excepte le personnel soignant. Franck, il ne sait pas dire pourquoi, mais ça lui fait du bien de parler à quelqu’un de l’aumônerie. Il est loin du cliché qu’on se fait du « bon catho »… très loin, il le dit lui-même puisqu’il ne cache pas qu’il a été incarcéré à Lantin. Nous parlons ensemble de souffrance et d’espérance…

Un peu plus loin Marco est sous oxygène. « Si je comprends bien, me dit-il, vous êtes comme un curé ? » Lui est musulman, sans papiers pour rester en Belgique. Il envisage déjà sa sortie, sa femme qui a besoin de lui et l’incertitude du lendemain.

La matinée se termine et je me rends à la salle de recueillement située au rez-de-chaussée, juste à côté des bureaux de la direction. Toute la journée, des patients et des visiteurs viennent y faire une halte. Je m’y arrête pour lire les derniers messages du cahier d’intentions. Parfois les gens y inscrivent leur demande, comme Maria, cette maman SDF, qui – il y a quelques semaines – voulait le baptême de sa fille de 3 mois qui allait être placée en pouponnière. Aujourd’hui rien de ce genre… mais 1 fleur déposée sur la table témoigne d’un passage, d’une demande ou d’un merci. Je n’en sais rien mais cette fleur me touche. Je me pose aussi quelques instants pour prier et confier à Dieu tous ceux que j’ai croisés. Je me sens toute petite, impuissante face à tant de souffrances… je ne peux qu’être là… simplement.

Je mange au restaurant du personnel, près d’une fenêtre… toujours ce besoin pour moi de faire le plein de vie pour ensuite pouvoir la partager sans m’épuiser… Une infirmière d’oncologie s’arrête à la hauteur de ma table pour me parler. Mariette, une habituée, demande de me rencontrer. Elle est régulièrement hospitalisée pour des séances de chimiothérapie. Elle et moi, nous partageons un secret : lors d’une de ses hospitalisations, elle a dû être en isolement et « J’ai passé une médaille miraculeuse en fraude, ma sœur. Dans l’isolement je n’aurais pas pu l’avoir… ». Du coup, la fois suivante, j’ai demandé à une infirmière de stériliser une médaille miraculeuse et une prière à la Vierge de la rue du Bac. Depuis un lien spécial nous unit toutes les deux. Aujourd’hui Mariette n’est pas très en forme : beaucoup de nausées et une grosse extinction de voix. Elle est contente de me voir… Elle chuchote… Dieu est sa force dans l’épreuve… Marie au pied de sa croix… C’est beau, je reste là à écouter…

Autre service… Ici c’est François, un monsieur âgé couché dans son lit, le regard tourné vers la fenêtre. Nous ne nous connaissons pas mais, comme je vais à la réunion pluridisciplinaire d’oncologie, les médecins m’ont demandé d’aller le voir. Je me présente, il semble ailleurs. Je lui demande si je peux m’asseoir, il se tourne vers moi et me sourit en indiquant une chaise. Nous restons là un bon moment en silence. Finalement il se met à me parler, doucement, tout doucement. Avec les années et face à l’immensité du ciel, il se sent tout petit et croit au plus profond de lui que Quelqu’un de plus grand existe. Si c’est Dieu, il n’en sait rien, il n’ose pas mettre un nom sur Celui qui l’a créé. J’écoute un long moment… jusqu’à ce que sa fille rentre dans la chambre. Il se mure à nouveau dans le silence, et elle parle, elle parle, elle parle pour combler ce silence. Je lui donne rendez-vous la semaine prochaine, il sourit de nouveau.

Les visites s’enchaînent… Je termine par la chambre d’Huguette qui m’attend avec impatience, assise au bord de son lit. « J’allais t’appeler, me dit-elle, j’ai besoin de parler… » Huguette se bat maintenant contre son 5ème cancer, beaucoup de galère et de solitude. « Quand je viens à l’hôpital, je sais que j’ai besoin d’une aide spirituelle. Je demande toujours le passage de l’aumônerie, ça me donne force et courage. » Elle ne dort plus la nuit, alors elle bricole : des petits trains qu’elle donne au service de pédiatrie par exemple. Elle parle, elle parle de son état de santé, de son inquiétude de la vie, de l’importance de la foi pour elle. Elle ne se sépare jamais de sa petite statue de la Vierge qui est posée sur sa table de nuit.

Sa voisine de chambre, Agnès, c’est tout le contraire : une petite femme discrète, taiseuse même. Elle dit qu’elle ne sait pas prier… Pourtant quand je lui ai proposé de se joindre à Huguette et à moi pour prier et recevoir la communion, elle a souri et accepté. Depuis elle dit que la prière lui apporte un sentiment de paix et une impression de force qu’elle n’avait jamais ressentis avant.  Nous prions toutes les trois, nous confions à Dieu les malades et le personnel de l’hôpital… Je les quitte après leur avoir donné la communion : « Je vous laisse avec Jésus… »

Impossible de vous raconter chacune des visites, tous ces visages rencontrés au détour des chambres ou dans notre bureau, les coups durs du personnel aussi… Mais voilà un morceau de vie partagée au CHU, en recommandant à vos prières toutes ces personnes visitées.

Sœur Bérengère NOEL, Banneux (Belgique)