Baptême de Marguerite Naseau
Aujourd’hui 6 juillet nous faisons mémoire du baptême de Marguerite Naseau, notre première fille de la Charité. Je prends mon crayon tout simplement pour vous raconter ma rencontre avec elle.
Issue d’une famille de culture mixte, j’ai été baptisée adulte. En effet j’ai quitté mes parents pour m’installer à Suresnes. C’est là que la question du baptême s’est, petit à petit, installée grâce à un ami et à un curé extraordinaire. Forcément Marguerite est arrivée très vite dans mon parcours de foi. C’est notre sainte locale !
Vous comprendrez donc que faire mémoire de son baptême me renvoie au mien. Qu’ai-je fait de mon baptême ? Comment je le fais vivre au quotidien ?
J’avoue avoir une vraie admiration pour Marguerite. Je vois cette femme qui ne sait rien, sans instruction, qui, avec humilité et simplicité, va tout apprendre pour le redonner aux plus Pauvres. Elle va parcourir les routes pour aller à la rencontre de l’Autre. Sans aucun discours ni théologie, elle a déployé son baptême et cela a donné comme fruit d’attirer d’autres femmes et de provoquer la création de notre petite Compagnie… et il y a maintenant près de onze ans je rentrais au postulat. Elle a été prophète. Aujourd’hui suis-je capable de cette même audace ? Franchir la porte… Allez vers… rencontrer… Notre thème d’assemblée, Marguerite l’a déployé en profondeur.
Elle a été là au début de mon chemin et l’est aujourd’hui encore dans ma mission. En tant que responsable du catéchuménat sur mon doyenné, je lui confie chaque catéchumène. Qu’il puisse vivre en plénitude son baptême comme elle !
Ce qui me frappe chez cette femme, c’est sa force intérieure et sa grande liberté. Elle les met au service de l’Amour des Pauvres et avec justesse. Elle fait cela avec et pour le Christ.
Marguerite n’est pas une sœur du passé. Non elle est bien une sœur d’aujourd’hui. Elle est bien vivante.
Quand j’entends mon Evêque me parler de périphérie, d’oser, d’aller à la rencontre je vois cette femme forte qui en dépit de tout est allée rencontrer Saint Vincent. Je lui dirais : « viens à Roubaix ».
Je la prie régulièrement. Notre relation a bien évolué depuis ma préparation au baptême. Elle est devenue une grande sœur dans tous les sens du terme. Avant, je la regardais vivre son baptême. Maintenant je la vois vivre son baptême et sa vocation. Et cela m’aide dans la mienne.
Depuis mon baptême j’espère qu’un jour elle sera béatifiée. Pas pour elle. Elle n’en a pas besoin. Non pour nous, pour chacun de nous, car je pense que nous n’avons pas fini de regarder sa vie et que n’avons pas concrètement perçu ce qu’elle a à nous dire aujourd’hui.
J’imagine que derrière vos écrans vous avez, vous aussi, pleins d’anecdotes, de liens avec elle.
Je profite de ce texte pour dire merci à Sœur Dominique Mirailh, pour ce temps que nous avons passé ensemble à Epinay pour parler d’elle, pour la prier.