Année jubilaire, des signes d’espérances dans notre province – 2
A Agen, les congrégations religieuses s’allient au service d’une personne sans papier

En novembre 2022, le responsable de la Pastorale des Migrants, Christophe, nous informe qu’une dame Iranienne est déboutée de sa demande d’asile. Elle est donc expulsée du CADA (Centre d’Accueil des demandeurs d’Asile).
Cette personne de 67 ans est dépressive, elle a fait plusieurs séjours en psychiatrie. Elle ne parle pas français, ni anglais. Elle a été mise dehors par son mari, parce qu’elle s’était convertie. Elle a 4 enfants, seule sa fille l’a soutien en cachette de son mari.
Au cours d’une réunion de religieuses, Marthe évoque la situation de Parvaneh. Dominique, sœur Marianiste dit qu’elle peut l’accueillir jusqu’en février 2023, puisqu’après sa communauté reçoit des jeunes en formation de religieuse.
Début 2023, Marthe parle de la nouvelle situation de Parvaneh aux Petites Sœurs des Pauvres. Vu son âge (68 ans), elles proposent de monter un dossier de résidente. Ce dossier est accepté par les instances de la congrégation car, disent-elles, elles sont « pour servir les plus pauvres des pauvres ». En effet Parvaneh n’a ni papier, ni argent.
Pendant ce temps il faut monter un dossier de recours à l’OQTF (Obligation de quitter le territoire). Les membres du CA de l’Association Entr’aidEToit, ne sont pas d’accord pour le faire au nom de l’association, « ce serait accuser le préfet du Lot et Garonne devant le tribunal administratif » (et ils veulent garder de bonnes relations avec ce personnage !)
Alors le recours sera fait par Parvaneh, (enfin, en son nom) qui ne comprend rien !!!

Dominique, la sœur Marianiste qui a déjà hébergé Parvaneh, à une nièce à Paris qui est avocate, spécialisée pour défendre les migrants. Il lui est donc demandé si elle veut bien prendre un charge ce dossier, cette personne. Sa réponse positive nous fait demander l’aide juridictionnelle (aide financière pour prendre en charge le coup financier de l’avocat). Puis Marthe à la demande de Louise (l’avocate) fournit les pièces nécessaires pour monter le dossier de recours à l’OQTF.
En février 2025, Parvaneh à rendez vous au tribunal administratif de Bordeaux pour défendre son dossier. Louise l’avocate est là, nous aussi (les personnes qui ont accompagné Parvaneh dans ses différents rendez vous médicaux, et autres …. L’affaire est mise en délibéré jusqu’au 10 mars 2025.
Dans cette histoire nous pouvons remarquer les différents intervenants « providentiels »
- Christophe, le responsable de la pastorale des migrants,
- L’audace de Marthe qui parle de Parvaneh à la réunion des religieuses
- La présence de Dominique à la réunion des religieuses qui est sensible à la situation, et qui propose logement, et quelques mois plus tard sa nièce comme avocate,
- Louise, l’avocate qui est « spécialisée » dans la défense des migrants,
- L’audace (encore) de Marthe d’évoquer la situation de Parvaneh aux Petites Sœurs des Pauvres, et leur réponse correspondant à leur vocation,
- L’engagement des unes et des autres, malgré les réticences des membres de l’association, y compris du responsable de la Pastorale des migrants qui ne veut pas se fâcher avec le préfet !
- La disponibilité pour ne pas abandonner Parvaneh dans l’accompagnement jusqu’au tribunal,
- L’audace des Petites sœurs des Pauvres qui malgré tout (titre de séjour ou pas) garderons Parvaneh dans leur maison.

Vous avez dit « espérance » … Nous ne savons pas si elle est spirituelle, mais en tout cas elle est humaine… cela peut nous rappeler les personnes atteintes de la lèpre, malades, que Jésus a l’audace de toucher malgré les risques de transmission de la maladie, et souvent le non-respect des lois du Sabbat !
Marthe et Anne