Oui, ce dimanche 27 Octobre 2024, c’est fête au Berceau de St Vincent de Paul! Famille, amis, bienfaiteurs de longue date et d’aujourd’hui qui ont soutenu de plusieurs manières la mission de Sœur Térésita Duvigneau en Equateur ont organisé une journée que nous pourrions qualifier de jubilé missionnaire. Il s’agissait d’offrir à Dieu, en action de grâce ses 53 ans de présence chez les Indiens d’Amérique latine en partenariat avec toutes les bonnes volontés dont beaucoup étaient présentent ce jour-là. 

Dès le vendredi 25 nous avons pris la route en direction du Berceau pour être bien en place le jour J. André Duvignau, le neveu de sœur Térésita accompagné du Directeur du Berceau, venu pour connaître la chapelle de l’église de Château l’Evêque où St Vincent a reçu l’ordination sacerdotale le 23 Septembre 1600, a pris la route sous une pluie battante.

Nous sommes arrivées au Berceau sans problème. Après notre installation dans le pavillon qui nous été indiqué, nous avons été chaleureusement accueillies par les Sœurs de la Communauté. Nous avons partagé ensemble le repas au cours duquel sœur Térésita parlant de l’abondance du cœur a évoqué les anecdotes et souvenirs de sa longue tranche de vie partagée avec les indiens sur les hauts plateaux équatoriens.

Le lendemain samedi, nous nous sommes restaurées chez les Sœurs avec le même accueil, très fraternel.

Le soir, au programme à 18 h, vêpres et messe à la Chapelle. Oh ! Surprise ! Les Pères Lazaristes qui terminaient leur Assemblée Provinciale étaient présents pour célébrer l’eucharistie. Informés du motif de la présence de sœur Térésita, et à  notre grande surprise, les applaudissements ont fusé de l’assemblée, suivis de félicitations : un moment merveilleux !

Au repas du soir, étaient déjà présentes les premières personnes venues de loin pour partager dans la joie ce temps de retrouvailles avec sœur Térésita.

Le dimanche 27 octobre au matin, après une nuit presque blanche, à cause de l’émotion de la journée qui s’annonçait, sœur Térésita souriante, était prête à vivre cet évènement de la rencontre. 

Pour elle, avant toute chose, il fallait prendre place dans la chapelle et converser avec Celui qui était le maître de cette journée et qu’elle avait servi avec amour, passion et détermination mettant toute son énergie dans la lutte contre les injustices.

La chapelle était magnifiquement ornée avec des bouquets joliment composés qui invitaient à la prière. La place de sœur Térésita était marquée par un beau napperon orné de trois belles roses. C’est là qu’elle s’est installée pensant se recueillir en silence avant l’heure de la cérémonie. Mais ce fut vite impossible. Les personnes invitées arrivaient vers elle et se présentaient « je suis Mr, Mme X….. nous sommes venus vous voir à la mission de Florès……et ainsi de suite, tel un cortège  et puis ce fut  au tour de la famille :  «  bonjour Tatie ! »  les neveux, les nièces, les petits neveux, les petites nièces… Tout ce monde défilait devant sœur Térésita qui ouvrait grand les yeux, à la fois d’étonnement et d’émerveillement. Son profond sourire allait droit au cœur et illuminait le visage de ceux qui venaient la saluer. 

L’heure de la messe finit par sonner. Monseigneur Souchu, évêque du diocèse d’Aire et Dax qui la présidait, s’avança vers sœur Térésita pour la saluer et la féliciter pour son engagement de missionnaire pour et avec les Indiens Puruhaes, pauvres parmi les pauvres.

En ouverture de la célébration, les grandes lignes d’action de sœur Térésita furent retracées. Interpelée par l’audace de l’Eglise latino-américaine dans sa marche pour plus de justice, d’équité, sœur Térésita répond à l’appel de sa vocation de Fille de la Charité non seulement pour s’occuper des pauvres mais pour vivre au milieu d’eux. En résumé, sa rencontre avec les grandes figures de la théologie de la libération, entre autres, Mgr Proano, l’engage à entreprendre une mission dans la Sierra où elle vit en communauté de base sur les hauts sommets et au risque de sa vie. Elle y crée la Mission Indienne Flores, ouvre un centre de formation, des jardins d’enfants, un service de santé, un accompagnement aux vieillards abandonnés. Elle a toujours travaillé à former une équipe de jeunes indiens pour assurer la relève.

A l’homélie, Mgr Souchu évoque la longue marche faite par sœur Térésita pour faire découvrir la bonne nouvelle libératrice de l’Evangile au peuple Indien. Il nous invite à marcher nous aussi vers la sainteté.

A la fin de la Célébration les applaudissements réveillent les pierres de la Chapelle et la joie est dans tous les cœurs. Nous sommes invités à rejoindre le réfectoire de Notre Dame où des bancs et des chaises sont installés, dehors, puisque le temps le permet. C’est là que l’apéritif nous est servi. Les nombreux plateaux chargés de toasts plus appétissants les uns que les autres passent devant nous et comment ne pas se laisser tenter !! Et pour conclure la ronde des toasts variés, nous voyons arriver les plateaux garnis avec une tranche de foie gras posée sur du pain grillé. Du vrai foie gras des Landes ! quel régal !!  

Après cet apéritif copieux en toasts et en boissons qui a duré près de deux heures autour des retrouvailles, le moment le plus attendu, parce que, habituel, arrivait ; la photo de famille.  C’est le Directeur du Berceau qui, en photographe professionnel est monté sur une terrasse pour être sûr d’apercevoir tout le monde. Un petit sourire et un petit clic, parfait ! pour immortaliser ces instants heureux.

Après tout cela, nous nous acheminions vers la Bergerie pour la suite du repas et pour y déguster une bonne paella. 

Avant l’arrivée du dessert, quelle ne fut pas notre surprise ? L’apparition en visio de l’équipe de volontaires et des chers enfants de l’Equateur informés de cette fête et tout heureux de s’y joindre de cette manière-là. Que d’émotion ! C’est ainsi qu’à tour de rôle, chacun a pris la parole s’adressant à sœur Térésita, lui exprimant reconnaissance et affection : « tu es notre maman, notre madrecita (petite mère) » Tous étaient là ; les parents, les enfants, les petits enfants… moment très émouvant en écoutant ces adultes et ces jeunes. Comment ne pas remercier Dieu de ce magnifique travail réalisé dans le cœur et les âmes de toutes ces personnes !!!

Sœur Térésita a pris la parole pour remercier tous ceux qui étaient présents. Avec une voix forte et pleine d’assurance, elle a dit : « C’est un immense Merci que je dois vous dire. Le Seigneur a voulu la Mission, Il était près de nous, je l’ai senti avec nous mais vous avez aidé à la faire vivre par votre générosité et votre soutien. Sans vous, nous n’aurions rien pu faire. MERCI encore MERCI. »

Le repas terminé, il fallait repartir ; certains venaient de loin. 

Cette journée a été magnifique ! Il faut remercier les membres de la famille de sœur Térésita, les amis de la mission qui ont eu cette idée des retrouvailles et tous ceux qui ont contribué à la réussite de la fête.

Aujourd’hui, sœur Térésita approche de ses 100 ans. Le Seigneur lui fait la grâce de garder en état sa tête et ses jambes. Dans la foi et l’abandon, elle nourrit sa méditation et sa prière de la souffrance mais aussi de l’espoir de ce peuple qu’elle aime tant.

Une participante

Pour plus de connaissance de la mission,

l’ouvrage :

« Térésita, la théologienne de la tendresse.

   Une Fille de la Charité

   chez les Indiens en Equateur »

   Collection Signes des temps. Ed.Karthala, 2015